Noisy Guest - kingdom hearts

Aucun de nous ne parle. Pas très étonnant, c'est qu'on a pas tellement de choses en commun, donc pas beaucoup de sujets de conversation. Pourtant il est sympa...

J'en profite pour l'observer un peu. C'est vrai qu'il est pas bien grand, en plus il est censé être plus vieux que moi, non ?
Mais bon c'est pas si choquant non plus, et puis je l'imagine pas vraiment faire une tête de plus que moi. ...Oui, ça ferait vraiment trop bizarre.

A propos de bizarre, de plus près ses cheveux sont encore plus louches. Je pensais qu'ils étaient bleus, mais en fait ils sont plutôt gris... avec des reflets bleus. Gris-bleu? Je me demande si c'est sa couleur naturelle. Je l'imagine mal se teindre les cheveux, surtout de cette couleur, non, lui il est plutôt du genre discret, alors...

Mais c'est pas que j'aime pas ça, hein? Au contraire, je la trouve plutôt jolie, cette couleur. Bleu sans vraiment l'être, c'est vraiment cool. Ses yeux aussi sont de la même couleur, c'est beau. Et pour couronner le tout il a un beau visage, petit et aux traits fins. J'suis un peu jaloux.

Encore une fois sa voix me sort de mes pensées.

"Aux... cartes ? Euh... ça dépend quel jeu... pas trop."

Il me dit qu'il va m'apprendre; pourquoi pas? ça nous occupera un peu et puis comme ça je saurai jouer. Il se lève pour aller chercher un jeu, et je le suis du regard.

Il a un joli corps aussi. Maigre, des muscles fins qui vont bien avec sa petite taille... C'est marrant, j'hésite entre cool et mignon, là. ...Je crois que je ferai mieux de ne pas lui dire ça, quand même. Je pense pas qu'il apprécierait d'être qualifié de 'mignon', déjà qu'il a l'air de complexer un peu sur sa taille...

Je me lève, le temps de farfouiller dans un ou deux tiroirs de la bibliothèque qui est au salon pour trouver le jeu de carte qu'il me restait, jeu que j'avais obtenu d'un ancien voisin presque centenaire et complètement sourd.
Pendant que je le cherche, je sens son regard dans mon dos. C'est un peu dérangeant mais bon. Après tout, je me gêne pas pour le regarder moi non plus.

Ah. Trouvé.
Je reviens me poser dans le fauteuil en face du canapé pour qu'on puisse utiliser la table comme support. C'est une table un peu spéciale que je peux remonter légèrement - ce que je fais - pour qu'elle soit plus à notre hauteur - histoire d'éviter d'avoir le dos en miette.
Tout en distribuant, je lui explique rapidement les règles. C'est un jeu déjà plus compliqué que la bataille, mais j'y jouais quand j'étais petit avec mes parents, donc ça ne devrais pas être trop compliqué pour lui.

- Le jeu s'appelle le Rami. tu as treizes cartes au départ, et tu peux piocher dans le tas à côté. Il faut que tu arrive à faire 31 points en combinants tes cartes par trio minimum...

Je termine de lui expliquer le jeu, indiquant aussi combien de point vaut chaque cartes et que les points s'additionnent entre eux lors des combinaisons (genre, un valais, une dame et un roi ensemble, ça donne 11, 12 et 13 points additionnés quoi xD).
Lorsque j'ai finit mes explicactions, je prends mon jeu en main et lui jette un petit coup d'oeil inquiet.

- J'ai été ... assez clair ? Tu peux redemander si tu as pas compris hein, t'inquiète pas, moi aussi j'ai mis du temps à le saisir ce jeu au début.

"J'ai, euh... pigé le truc du début, mais pas trop le reste..." J'avoue, un peu embarrassé.

Zexion me réexplique les règles du jeu plus calmement, puis une troisième fois (là il était un peu plus agacé par contre). Bon, il reste des trucs que j'ai toujours pas compris mais j'ai pas envie de l'énerver d'avantage.

On commence donc à jouer. Je met un peu de temps à m'habituer, mais finalement c'est marrant. Bien que je perde tout le temps, mais bon c'est un détail. Puis au bout de quelques parties, je finis pas connaître toutes les règles et par conséquent les suivantes durent un peu plus longtemps.

J'ai pas vraiment vu le temps passer, et lorsqu'on s'arrête sur ma quinzième défaite (c'est un détail, j'ai dit...) mon ventre se met à me rappeler à l'ordre, et en regardant l'heure je réalise qu'il est déjà sept heures.

"Déjà? Tu vas bientôt partir alors... J'vais m'ennuyer moi. T'as même pas la télé, je sais pas comment tu fais pour survivre." Je gémis alors que Zexion s'est gentiment proposé (normal c'est chez lui) pour nous trouver de quoi manger. Evidemment je l'ai suivi jusqu'à la cuisine, pas question de rester tout seul.

"Tu rentres à quelle heure au fait? Tu veux que je t'attende? J'peux rester éveillé, j'en profiterai pour m'entrainer au sitar... ah non c'est vrai, pas le soir. Enfin tu veux que je t'attende quand même?"

Je souris jaune. Qu'est-ce qu'ils ont tous avec cette télévision ? Mes parents n'en ont jamais eut, ce sont eux qui m'ont transmis cette fièvre de la lecture d'ailleurs, mais quand j'allais chez des amis, je ne comprenais réellement pas leur manie de toujours être scotchés devant ce petit écran. Imaginer les choses, c'est bien mieux je trouve.

Alors que je suis en train de farfouiller des placards, il finit par me demander - après plusieurs détours, il a jamais appris a aller droit au but quand il parle? - si je veux qu'il m'attende. Je réfléchis quelques secondes, el temps de chercher d'autres choses, avant de tourner la tête vers lui m'appuyant sur le plan de travail.

- Non, je ne pense pas qu'il y a vraiment besoin... je travaille de 20h à 8h, donc si tu es fatigué, va dormir, ça ne me gêne pas que tu ne m'attende pas, après tout je suis habitué à être seul quand je rentre.

Il y a un petit silence, puis je reprends.

- Sinon... des lasagnes, ça te va ? Mais faudra ptete un peu m'aider à les faire...

C'est pas que je suis mauvais en cuisine, d'ailleurs j'ai eut le temps avec les années de solitude que j'ai passé seul pour me perfectionner à la préparation de mets en tout genre, mais bon, des lasagnes faites maisons c'est un peu long à faire et a cuire, donc s'il veut qu'on puisse manger faudrait qu'il m'aide un peu...

Je sais pas pourquoi, mais ça m'attriste un peu de l'imaginer, toujours rentrer et ne voir personne, personne pour vous dire "à plus tard" quand vous partez, ou pour vous accueillir en rentrant... C'est un peu triste. Enfin, c'est peut-être parce que moi je ne supporte pas de rester tout seul. Je suppose que Zexion doit être habitué, peut-être même qu'il s'en fiche...

Encore une fois il me réveille en parlant, de nourriture cette fois.

"Oui ça me va j'adore ça même!" Je dis en souriant. "Mais t'arriveras à les préparer en une heure? Tu me diras, à deux on ira plus vite. Par contre je ne sais absolument pas cuisiner alors tu pourras m'expliquer?"

Il commence à sortir les ingrédients, et je l'observe sans rien dire en attendant qu'il me dise quoi faire. J'hésite à lui demander...? Finalement je me lance :

"Tu te sens pas un peu seul, sans personne ici?"

Je lui souris gentiment. Il est mignon, avec son enthousiasme pour la nourriture. Lorsqu'il hurle pas en fait, il est vachement mignon, avec ses cheveux de rockeurs qui volent un peu dans tous les sens par dessus son visage encore un peu enfantin.
Bien qu'il soit taillé déjà comme un adulte... et plus grand que moi. Mais ça rajoute un peu plus à son charme encore.

- T'inquiète pas, je vais te laisser faire la partie de "montage" de lasagnes, ce n'est pas bien dur, et c'est plutôt amusant tu verras. Par contre faut pas avoir peur de se tacher un peu les doigts.

Je pars à la recherche des divers ingrédients - pâte de lasagne, sauce béchamel, sauce tomate et viande hachée - qui composent le plat, et les ramènes tous sur le plan de travail, avant de sortir plusieurs ustensiles de cuisine dont un plat resistant au four et une casserole.
Tandis que je mets déjà réchauffer la sauce tomate en mélange avec la viande hachée - après lui avoir sommairement expliqué ce qu'il fallait faire avec la pâte - je l'écoute me poser sa question.

- Ben... c'est vrai que c'est très silencieux quand je rentre, mais j'y suis habitué, alors je ne remarque plus trop... Je crois que toutes ces années passées sans vraiment parler à des gens m'ont habitué. D'ailleurs, Xigbar me dis parfois que je suis comme un animal sauvage... j'en ai pas l'impression personnellement, mais bon... tu trouve toi ?

"Un animal?" Je répète en inclinant ma tête sur le côté. "Bin non, t'es pas un animal sauvage. Et puis si t'as pas envie de parler aux gens tu fais ce que tu veux. En plus, Xigbar c'est qu'une grosse brute pas sympa, son avis entre même pas en compte."

La sauce tomate ne met pas beaucoup de temps à chauffer, et sous les instructions de Zexion je commence à placer les pâtes au fond du plat, tandis qu'il verse successivement la sauce et la béchamel. A deux nous n'en avons pas pour longtemps, et je laisse Zexion mettre le plat au four.

Bilan : Zexion a fait 90% du travail. Enfin, 10% c'est déjà ça... hein?

"Au fait, si t'aimes tellement les livres pourquoi t'as choisi d'être flic? Ca a aucun raport, et en plus tu dois rencontrer des gens. T'aurais pas plutôt dû faire un truc qui t'aurai permis de lire plein de livres toute la journée?"

Je souris gentiment à la remarque du "Xigbar est une grosse brute". C'est vrai qu'il n'est pas le genre de flic à être très patient, mais je sais qu'il peut aussi être sympa, s'il le veut.
...
Très très rarement, cela va de soi.

Une fois les lasagnes prêtes, je les enfourne. Il nous reste vingt minutes environ à patienter avant qu'elles ne soient prête... autant mettre la table dans ce cas.

Je me dirige au salon et tourne la tête vers le meuble cité au dessus.
Avant de m'arrêter net.
Oups. J'avais oublié que la dite table était enterrée sous une pile innomable de bouquins en tout genre que j'ai finis de lire la semaine passée et que je n'ai pas encore rangé.
Tentant de m'y atteler, je réponds en meme temps à la question que m'a posé Demyx précédemment.

- Pourquoi je suis devenu policier ? Euh... ben je voulais être libraire, mais mes parents n'étaient pas d'accord. Mon père est un comissaire à la retraite, et il voulait absolument que je suive la même route que lui, donc je l'ai fait pour pas le froisser. Enfin bon, ce n'est pas grave, je gagne suffisament bien ma vie pour pouvoir acheter mes livres donc c'est bon.

Je commence à empiler les ouvrages qui sont sur la table, avant de me retourner vers lui pour lui demander poliment s'il saurait trouver les assiette dans la cuisine et les amener ici.

Je fais une grimace; c'est bête il aurait dû faire ce qu'il avait envie de faire au lieu d'écouter son père. Mais je ne lui fais pas de remarque là-dessus, après tout c'est un peu tard maintenant et j'ai pas envie de l'agacer ou autre chose.

"Les assiettes? Ok compte sur moi!"

Je trottine jusqu'à la cuisine et observe les différents placards avant de les ouvrir un à un pour chercher lesdites assiettes. Que je trouve enfin. J'en sors deux et les prend dans une main pour pouvoir refermer le placard, mais je fais un mouvement un peu brusque et... vous devinez la suite?

Zexion arrive en courant suite au bruit de vaisselle cassée et voit... de la vaisselle cassée, plus précisément les deux assiettes que je tenais dans mes mains.

"Pardon Zexion j'suis vraiment vraiment désolé j'ai pas fait exprès je te jure !" Je m'écrie d'une seule traite sans respirer entre temps.

J'aurais du m'en douter. Vraiment.
Enfin, c'est pas grave. Ce n'était pas les assiettes auxquelles je tenait le plus. Mais à mon avis il vaut mieux lui faire faire autre chose. Je m'approche donc de lui, le faisant reculer un peu.

- C'est pas grave, l'iportant c'est que tu ne te sois pas blessé. Va plutôt dans le salon, débarasser les livres qui sont sur la table. Pose les sur le fauteuil, je m'en occuperais après.

Oui parce que j'ai pas trop envie de le faire retourner dans la bibliothèque, doué comme il est il va encore se perdre.
... Comment ça, c'est parce qu'elle est pas rangée ? Elle est très bien rangée, au contraire ! La preuve, je m'y retrouve !
... c'est quoi ce silence ?

Bref, j'attrape les plus gros bout de céramique brisées, histoire de me faciliter un peu la tâche, et les amène jusqu'à la poubelle.
Sauf qu'en les laissant tomber dans cette dernière, l'un d'eux glisse bizarrement, et m'entaille profondément l'index gauche.
Arf. Il ne manquait plus que ça.
Laissant la la vaisselle brisée, je me dirige vers l'entrée du salon afin d'aller dans la salle de bain, mais rencontre une tête blonde bien connue sur mon chemin.

Je hoche timidement la tête et évite les morceaux de céramique par terre pour me diriger vers le salon et commencer à retirer les bouquins de la table, en y faisant bien attention pour ne pas les abîmer - je sens que si je déchirais rien qu'un millimètre de page Zexion le remarquerait tout de suite, et là il sera sûrement bien moins indulgent que pour des assiettes vu avec quelle précaution il rangeait ses bouquins tout à l'heure...

Une fois ce petit travail terminé je m'apprête à retourner aider Zexion dans la cuisine mais à peine debout je le vois qui débarque.

"T'as déjà fini?" Je demande, surpris, quand soudain je remarque une tache rouge pas normale au niveau de son index. "AAAH! Mais tu saignes!! Tu t'es coupé?! Faut vite appeler un médecin, faut... aaaah !! Qu'est-ce que je dois faire, ça va s'infecter !!"

Je le regarde, paniqué. Qu'est-ce qu'il faut faire dans ces cas-là?! Le passer sous l'eau? Mais je crois que ça fait saigner encore plus... A moins que ce soit l'inverse?? Oh non je sais plus! En plus il s'est bien entaillé, il perd plein de sang! Peut-être qu'il vont devoir l'amputer du doigt??

Je finis par prendre ma tête dans mes mains et me met à hurler.

[Le type qui panique trop pour un rien... xD]

Je lève- bien haut - les yeux au ciel lorsque je l'entends se mettre à crier à propos de mon index. Beaucoup trop de bruit pour quelque chose de vraiment peu de gravité. Il s'inquiète trop vite lui, il finira a trente ans chauve s'il continue.

Je tente de lui expliquer que ce n'est pas si grave, mais il finit par se prendre la tête dans les mains et recommence à hurler.
....
Bon ok j'crois que j'ai plus trop d'autre choix. Observant à gauche ou a droite le mur le plus proche, je fais en sorte de le pousser contre avec le bras ou la main ne saigne pas - histoire de ne pas en mettre partout sur lui - et le baillonne avec cette dernière.

- Demyx, je lui lance, calmement mais d'une voix relativement dure. Tu peux cesser de crier, s'il te plait ? Ce n'est qu'une simple coupure, je ne vais pas en mourir, après tout je ne suis pas hémophile. Je vais juste mettre un pansement, je reviens ensuite. Tu es capable de rester silencieux quelques minutes ?

Il hoche la tête, et je finis par relacher la pression que je tenais sur sa bouche, avant de m'éloigner d'un pas tranquille jusqu'à la salle de bain pour trouver un pansement.
Une fois celui-ci appliqué, je reviens au salon. La table est débarassée, c'est déjà ça. Je me tourne en souriant, un brin moqueur - mais pas trop non plus, après tout il y a des émotifs dans la vie, on y peut rien.

- Tu vois, je ne suis pas mort. Tu ferais mieux d'éviter d'avoir peur à chaque fois comme ça, parce que le jour ou je me prends une balle dans le torax tu risque de voir tes cheveux devenir blancs...

Bon bien sur ce n'est qu'une blague, je ne veux pas aller sur le terrain pour ma part. La paperasse, ça me va très bien, alors pourquoi changer ?

Une... balle ?!!
Mais oui, c'est vrai qu'il est flic! Alors il peut mourir à tout moment, pendant une mission?!

J'affiche un air paniqué un instant mais me retiens de crier - je sens que cette fois Zexion me bâillonnerait carrément... Et me calme en essayant de penser à autre chose.

"Ah ! Les lasagnes, tu crois qu'elles sont prêtes?" Je demande avec un sourire, oubliant complètement ce à quoi j'étais en train de réfléchir.

Sans attendre sa réponse, je file vers la cuisine, trépignant d'impatience, et une fois dans ladite pièce la bonne odeur sortant du four me saisit.

"Ca à l'air trop bon!" Je m'écrie et essaie de voir le plat derrière la vitre du four. "Vite, Zexion, dépêche-toi! Ca va être cramé sinon!"

Je lève les yeux au ciel devant son impatience, et sors le plat du four avec des gants, avant de le poser sur une plaque afin de lui laisser le temps de réfroidir un peu.
Je finis de mettre la table en vitesse - laissant a Demyx le soin de ne mettre que les services... là je suis sur qu'il ne me cassera rien - avant d'apporter les lasagnes sur la table.

Une fois que celles-ci sont découpées et mises dans nos assiettes, je m'asseois en face de mon "invité" (ou colocataire? Ca dépend encore du temps qu'il compte passer ici), et goûte prudemment aux lasagnes.
Ah. Pas si mal.
Relevant la tête, j'observe le visage de Demyx. Il a des étincelles dans les yeux tandis qu'il mastique sa première bouchée.

- ... C'est bon ? Je lui lance.

"Trop boooooon !" Je répond tout de suite après avoir avalé. "C'est les meilleures lasagnes que j'ai jamais mangé, Zexion t'es vraiment SUPER !"

Je me dépêche d'en prendre une deuxième bouchée, puis une troisième, mettant le plus de nourriture possible d'un coup dans ma bouche. C'est délicieux! Il est super fort pour faire la cuisine, je l'envie!

Non, vraiment, il est parfait. Enfin si on oublie son côté maniaque des livres et ses tendances sadiques...
En plus il est beau. Ça m'étonne d'ailleurs qu'il vive seul. Enfin heureusement, parce que sinon il m'aurait sûrement pas autorisé à rester.

"Moi j'arrive même pas à faire cuire des nouilles, t'es vraiment doué."

Je lui souris, rougissant légèrement au mot super.
...
J'ai dit LEGEREMENT ! C'est qu'un compliment ça va pas non plus me faire hurler de joie !
Je souris à sa dernière phrase.

- Ben en même temps j'ai du vite apprendre à cuisiner correctement si je voulais éviter de m'intoxiquer moi-même... Et puis en lisant des livres de recettes, ce n'est pas si dur.

Je recommence à manger. C'est vrai qu'eles ne sont pas si mal.
Ecartant volontairement le dessus des lasagnes, pleines de sauce béchamel que je me réserve pour la fin - mon petit plaisir à moi - je commence à littéralement dévorer les parties d'en dessous - mais avec délicatesse hein. Je m'appelle pas Lexaeus non plus. Lui il est grave quand il mange.
Je relève tout à coup la tête, fronçant les sourcils quand je le vois me fixer.

- Euh... quoi ?

Je cligne des yeux, remarquant soudain que j'ai arrêté de manger pour l'observer.

"Oh, euh, rien, je te regardais manger c'est tout..." Je bafouille, un peu gêné. Surtout parce que je le trouvais adorable, mais ça je ne lui dirai pas...

Je me remet à manger, un peu plus calmement cette fois, et continue de jeter quelques petits coups d'oeils à Zexion de temps en temps. Il s'est gardé la béchamel pour la fin, il doit aimer ça. Moi j'aime tout ce qui se mange, ou presque, alors...

Une fois mon assiette finie j'attends patiemment (pour une fois) que Zexion ait terminé à son tour, puis me lève pour débarrasser mon assiette. Mais il me regarde bizarrement.

"T'inquiète pas, celle-là je la casserai pas c'est promis!" Je le rassure et avance trèèèès lentement vers la cuisine en tenant mon assiette à deux mains pour éviter tout dérapage.

Je la pose ensuite dans l'évier tout doucement et retourne vers Zexion, qui est en train de débarrasser le reste de la table. Je le vois regarder sa montre et froncer les sourcils légèrement.

"C'est déjà l'heure?" Je demande d'une voix attristée. "Je vais m'ennuyer sans toi..."

Je lui souris, légèrement sarcastique.

- Tu souhaite que je vienne te border quand je rentrerai ?

Puis, souriant un peu plus franchement mais pas bien longtemps, je lui tapote sur l'épaule.
Rah, il est vraiment grand...

- T'inquiète pas. Si tu veux tu peux essayer de lire un des livres, je crois que j'en ai un ou deux sur la musique. Mais tu me fais pas de boucans s'il te plait.

Je me dirige ensuite dans ma chambre, la lui fermant au nez - ben quoi je vais pas me changer devant lui non plus ! - pour enfiler mon uniforme. Une fois cela fait, j'ouvre à nouveau la porte et me dirige vers l'entrée. Il me suit toujours... c'est un automatisme ou quoi ? O_o

J'enfile mon écharpe noire puis ma grande veste, et attrape la poignée de la porte, les clés dans la main.
Et je reste la, plantée sur le pallier. J'ai un peu peur de le laisser seul chez moi. Il est gentil mais j'aimerais éviter de retrouver un boxon pas possible en rentrant.
Je finis par me retourner vers lui.

- Euh... tu pourrais fermer la serrure d'en haut, une fois que je suis partit, s'il te plait ? Histoire d'éviter un quelconque voleur si jamais tu t'endors ?

Je hoche la tête pour la serrure et le regarde partir tristement, comme le ferait un petit chien qui voit son maître s'en aller sans comprendre...

Minute, pourquoi je me compare à un chien moi?

Enfin bon, je referme la porte une fois qu'il a disparu de mon champ de vision et comme il me l'a indiqué je ferme le verrou. Heureusement qu'il me l'a dit, je pense sincèrement que sinon je n'y aurai pas pensé...

Je reste ensuite quelques secondes devant la porte avant de me tourner vers la pile de livres sur le fauteuil. ...Après tout, pourquoi pas.

Je regarde rapidement les titres, il m'a bien dit qu'il en avait sur la musique mais j'ai pas tellement envie de fouiller... J'en prend donc un au hasard. Le romantisme dans la littérature du XVIIIème siècle.

...Je repose doucement l'ouvrage et en saisis un autre. Les propriétés physique de l'eau. Bon, c'est déjà mieux!

Je m'avance ensuite jusqu'au canapé et m'allonge dessus pour être plus confortablement installé, puis j'ouvre le livre au dessus de ma tête et commence à lire les premières lignes.

...
...
...Zzzz...

Quelques heures plus tard...

Je monte les escaliers, esquinté. Déjà que j'ai pas beaucoup dormi la journée dernière... la je suis mort. Heureusement qu'on est le week-end, et que la semaine prochaine je reprends le service diurne.
En arrivant, je me souviens que j'avais demandé à Demyx de fermer en haut, et c'est donc pour une fois cette serrure que j'ouvre.
J'entre, faisant le moins de bruit possible, au cas ou il dormirait, et referme la porte, fermant en bas cette fois-ci.

Une fois mes vêtements posés, je m'approche a pas de loups du salon.
J'l'aurais parié. Etendu sur le canapé, le cher blondinet que j'ai recueilli il n'y a pas si longtemps que ça dort à poings fermé. Je lui ai pas laissé la chambre d'ami pour rien enfin...
M'approchant doucement, j'observe ce qu'il tient contre sa poitrine. Un de mes livres.
Les propriétés physiques de l'eau ?
Hé bé.
Après avoir soigneusement déplacé le livre, je lui tapote gentiment la joue, lui lançant doucement :

- Euh... Demyx... tu as un lis pour dormir tu sais...

J'ouvre doucement les yeux et les cligne plusieurs fois avant de pouvoir discerner la tête de Zexion au dessus de moi. Je me redresse lentement, fatigué.

"Ah... mince, désolé... Je voulais rester éveillé pour t'attendre mais ton livre était tellement compliqué que je me suis endormi..."

Je m'arrête pour bailler longuement, la main devant la bouche (oui j'ai quand même un minimum d'éducation mine de rien), puis je me lève carrément en me frottant les yeux pour qu'ils ne se referment pas. Je m'en veux, je voulais vraiment attendre qu'il soit rentrer avant d'aller me coucher... Mais je suis content qu'il m'ait réveillé quand même, faut dire un canapé c'est pas super confortable, j'aurai été tout courbaturé demain.

"C'était bien à ton travail?" Je demande d'une voix endormie.

Je ne peux m'empêcher de pouffer - discrètement hein - en le voyant si fatigué. J'y peux rien, il est mignon sans le vouloir.
Observant le livre de physique qu'il avait tenté de lire, je hausse les épaules. Après tout, même moi je l'ai trouvé assomant, ce n'est donc pas si terrible qu'il se soit endormi.

Mais de toute évidence à ses mimiques, il veut tenter de rester éveiller. Je secoue la tête, et me glissant dans son dos, je le prends par les épaules - j'vous ai déjà dis qu'il était grand ? >< - pour le faire avancer.

- C'est pas grave que tu te sois endormis, après tout c'était la nuit.

Je le fais avancer, baillant à mon tour - heureusement que je suis dans son dos tient - jusqu'à la chambre que je lui ai donnée.
Une fois postés dans la chambre, je m'arrête, lache ses épaules et me plante devant lui.

- Pas la peine de tenter de rester éveillé, j'le vois bien que t'es aussi crevé que moi. Aller, va te coucher... de toute façon je vais faire pareil. ça ira... ou tu veux que je te borde?

Je lui souris gentiment.

"Nnn... c'est bon..." Je marmonne d'une voix que j'essaie de rendre ironique, mais fatigué j'y arrive pas trop.

Je me tourne vers mon lit et Zexion s'apprête à sortir mais je me retourne vers lui avant.

"Merci Zexion..." Je dis doucement en retenant difficilement un autre bâillement. "T'es sympa de me laisser rester chez toi même si je te paye pas, d'habitude personne n'est gentil avec moi ils disent tous que je suis lourd et bruyant."

Ce qui est peut-être vrai finalement... [il serait temps de t'en rendre compte, mon vieux... xD]

Je me baisse pour ouvrir mon sac, toujours à moitié endormi, et fouille pour y trouver un pyjama. Je commence ensuite à enlever mon t-shirt sans prêter attention à la présence de Zexion (après tout je vois pas pourquoi je le ferai, et de toute façon on voit presque rien avec la lumière éteinte...) et en enfile un autre, bien plus grand - c'est mieux pour dormir.

...
Je détourne les yeux et sors de la chambre avant qu'il ne commence à retirer le bas, visiblement peu attentif au fait que je le regardais encore.
Arg, c'est qu'il pas mignon que de corps en plus...
Entrant dans ma propre chambre, je me met une gigantesque gifle mentale. J'suis vraiment trop crevé, pour penser à des trucs pareils moi.

Ouvrant mon armoire, j'attrape un pyjama noir, ne projetant de ne mettre que le bas - j'ai souvent trop chaud quand je dors, alors il est courant que je dorme sans le haut de mon pyjama.
Je devrais prendre une douche normalement, mais là je suis un peu trop mort pour ça.
Tant pis, pour une fois je la prendrai demain matin en me levant.

M'approchant de mon lit, j'étends la couverture que j'avais posé hier après-midi après m'être réveillé sur mon fauteuil, et me glisse en dessous, au milieu des draps froids. Je frissone un coup, puis m'habitue lentement a la fraicheur des draps.
J'espère au moins que Dem' se plait dans l'autre chambre.

Ma tête a à peine touché l'oreiller que de toute façon, je ne peux plus m'en préoccuper : je suis déjà dans les lymbes du sommeil.

J'entends la porte se refermer derrière moi et suppose que Zexion est parti. Logique, je suis en train de me déshabiller devant lui, là. Mais fatigué comme je suis de toute façon je n'ai plus tellement les idées en place...

J'enfile mon bas de pyjama et me glisse rapidement sous la couverture en tremblant quelques secondes. Mais rapidement la chaleur des draps me réchauffe et je ferme les yeux. Je ronronnerai presque de plaisir là. C'est quand même bien plus confortable qu'un canapé, aussi bien soit-il.

Avant de m'endormir je repense quand même à Zexion. Il est vraiment gentil avec moi, c'est tellement rare s'en est presque bizarre. En plus il accepte de me loger, me fait à manger et tout, et je ne peux même pas l'aider aux tâches ménagères.

Si ça se trouve, dans quelques semaines il en aura mare et me mettra à la porte... Peut-être même dans quelques jours...
Je préfère ne pas trop y penser. Profiter de l'instant présent, c'est ce que j'ai toujours fait.

Et puis il est quand même vachement attirant... J'me demande comment il réagirait s'il savait que je pensais ça de lui, tiens. Et s'il savait que c'est pas le premier mec que je regarde comme ça aussi. Peut-être que là il me virerait carrément dans la minute... Mais bon, tant que je sais rester discret, y'a pas de quoi s'inquiéter.

Je me retourne pour me mettre sur le côté et enfonce ma tête dans mon oreiller, et me force à arrêter de réfléchir. Ce n'est pas très difficile, et en quelques secondes à peine je dors déjà.

C'est un rayon de soleil audacieux qui vient me réveiller pour une fois, chatouillant mes paupières encore fermée.
Avec un grognement, je tente de me rendormir en me retournant de l'autre côté, mais c'est trop tard, je suis réveillé à présent.

Dans un grand soupir, je me relève, frottant un peu mes yeux encore totalement ensommeillés. Chuis crevé. Cette nuit au secrétariat a été encore très riche en mouvement. Quatre prostituée, deux arrêt de vol à l'homicide et une tentative de meurtre. D'ailleurs le fou furieux responsable du dernier délit a été ramené dans le comissariat et il ne savait vraiment pas se taire, jusqu'à ce que Xaldin, à bout - pour une fois que c'était lui qui faisait le tour de garde - ne l'assome d'un grand coup de poing.
J'ai failli l'embrasser en guise de remerciement, mais j'ai préféré me retenir, finalement.

Je me lève de mon lit - un peu trop vite, j'ai la tête qui tourne quelques secondes - et farfouille dans mes affaires pour trouver de quoi m'habiller.
Un jean et une chemise noire. Ben ça ira très bien.
Encore à moitié endormi, j'attrape donc ces habits plus des sous-vêtements, et me dirige vers la salle de bain au fond du couloir. Je passe devant la chambre d'invité sur le chemin, et me demande un instant pourquoi la porte de celle-ci est fermée.
Bah. Sûrement un coup de vent [il a une petite mémoire, je sais XD]

Une fois dans la salle de bain, je referme nochalement la porte, pose mes affaires sur la machine à laver le linge, et me déshabille [cessez de baver les filles, les clavier vont en prendre un coup sinon xD] avant d'entrer dans la douche.
L'eau tiède sur ma peau finit de me réveiller - et de réveiller mon ventre par la même occasion. J'en profite pour laver mes cheveux, et une fois cela terminé, attrape une serviette.

Je suis en train de finir de me sécher les cheveux, la serviette précédente autour de ma taille pour éviter d'avoir froid, lorsque je sens un courant d'air. Relevant la tête, je me fige totalement.
Un grand blond totalement endormis vient d'ouvrir la porte et me fixe avec des yeux grands comme des soucoupes.

...Cinq secondes de flottement...

- AAAAHHHHHHHHHHHH !!!

Reculant précipitemment, j'attrape le premier truc qui me passe sous la main - en l'occurence, une bouteille de shampoing, et la balance en direction de la porte.
Ah, touché.
Il me faut quelques secondes avant de retrouver toute ma mémoire, et par là aussi le nom de celui qui vient d'ouvrir la porte. Comment ai-je pu oublier ça ? Je sais que je suis lent au réveil, mais quand même !

- DEMYX ! REFERME LA PORTE ! TOUT DE SUITE !

De toute évidence, mes cris font leur effet, parce que le blondinet m'obéit sans plus tarder. A mon avis, il a été aussi choqué que moi.
Pourquoi, mais pourquoi que diable, ai-je oublié de fermer la porte à clé ?!

[A ton avis... c'est la faute a l'écrivain xD]

Je reste bloqué dix ou vingt secondes devant la porte, la main toujours sur la poignée. Le temps de comprendre un peu ce qu'il vient de se passer, et de me remettre un peu les idées en place aussi - je viens de recevoir une bouteille de shampoing en pleine figure faut pas l'oublier!

Puis je sens mon visage devenir tout rouge. J'ai vu... Zexion... Bon ok, il avait une serviette. Mais même...! C'est super embarrassant!... enfin pour lui du moins, moi je me suis surtout bien rincé l'oeil.

Le problème c'est que je sais pas comment il va réagir après ça. J'espère qu'il va pas m'en vouloir, j'ai pas fait exprès moi je pensais pas qu'il serait dans la salle de bain! Et puis d'abord il avait qu'à fermer la porte à clé.

Je me recule enfin de devant la porte, au cas où l'envie lui prendrait de sortir, et me dirige à la place vers ma chambre. Là, je m'assied sur mon lit et y reste un petit moment, massant ma tête douloureuse - je crois bien que j'ai une bosse... - et attendant que Zexion ait fini.

...Il est super bien foutu quand même. Je saignerai presque du nez là.

Bon... Il a fini là? J'ose pas aller voir...

Rah.
J'en ai encore le coeur qui bat. C'est qu'il m'a foutu la trouille en plus.
Après
genre cinq minutes à rester scotché là, je finis par mettre mes
fringues, le linge pour mes cheveux toujours sur mes épaules, et je
sors enfin de la salle de bain.
En passant devant la chambre d'invité, ou Demyx est assis sur le lit, je tocque doucement à la porte.

- Euh... la salle de bain est libre, je marmonne en détournant légèrement le regard avant de m'en aller.

Je fais un léger crochet par la cuisine et observe ce qui se trouve dans mes placards.
Arf.
Des céréales et ... ouais... bon bah ça sera ça. J'en fais pas souvent
parce que j'aime pas me prendre la tête mais pour une fois ça peut être
sympa. Et puis ça m'excusera de lui avoir crié dessus comme ça.

Sans
perdre plus de temps, j'attrape donc deux oeufs et de la farine que je
mélange dans un plat, rajoutant divers ingrédients ça et là.
D'une
oreille, j'entends la douche fonctionner. Tant mieux, il viendra pas
dans mes pattes deviner ce que sera le petit déjeuner ce matin pendant
que je le prépare.

Je sursaute lorsque Zexion frappe à ma porte et lorsqu'il me parle je hoche la tête - je ne me suis rendu compte que trop tard qu'il ne pouvait pas me voir derrière la porte, mais bon.

Je rassemble donc une pile de vêtements propres (un jean délavé et un t-shirt blanc classique) et sors également ma serviette de bain de mon sac, puis me dirige vers la salle de bain.

Une fois dans la baignoire, je laisse l'eau chaude à souhait couler sur moi. C'est tellement agréable, je resterai bien là toute la journée !
Oui, je n'ai pas précisé mais j'adore l'eau. Mais genre vraiment. Il m'arrive parfois de rester plusieurs dizaines de minutes en admiration devant un simple verre d'eau. Les gens ont tendance à dire que je suis bizarre, je vois pas pourquoi. Les pyromanes sont bien accros au feu, eux. Sauf que ça c'est beaucoup plus dangereux, enfin bon.

J'ai dit que je serai bien rester... Mais mon ventre n'a pas l'air tellement d'accord. Je coupe donc l'eau à contrecœur après avoir fini de me laver les cheveux - avec les produits de Zexion... j'espère qu'il n'est pas trop possessif.
A peine sorti, je suis frigorifié. Je me dépêche de m'envelopper dans ma serviette et frotte vivement ma peau pour la sécher. Mine de rien j'ai bien dû rester vingt minutes sous la douche.

Une fois sec, habillé, coiffé et tout ce que vous voulez, je sors de la salle de bain (après avoir quand même nettoyé un minimum... une habitude à force de me faire sermoner tous les jours par ma mère) et me dirige vers la cuisine.

Je pensais trouver Zexion dans le salon, mais finalement il semble qu'il soit dans la cuisine. Je m'avance... il fait la cuisine?

"Zexion? Qu'est-ce que tu prépares?" Je demande en m'avançant.

Je sursaute et me tends légèrement lorsque j'entends sa voix.
Argh, il m'a surpris. Dommage, j'espérais finir avant qu'il n'arrive. La pâte est finie, mais pas la cuisson... comment je vais faire ? >_<

Je me retourne vers lui avec un air de quelqu'un qui essaye de cacher quelque chose et lui sors mon sourire le plus éclatant - pas facile, mais bon, on fait avec ce qu'on a, hein.
Sans rien dire, je le prends par un bras, l'ammène vers l'armoire ou sont rangées les assiettes, lui en pose deux pour petit déjeuner dans les bras, puis recommence le manège avec deux couteaux, deux fourchettes, et divers sirops, sucre et confitures.
Après ça, en m'assurant que le tout soit bien équilibré, je le guide vers le salon.

- Tu peux mettre la table s'il te plait ? J'aurais finis dans quelques minutes !

Et avec un second trèèès grand sourire cachotier, je lui referme purement et simplement la porte au nez.
Pfiouh, c'est pas facile de préparer un ptit dèj comme ça, j'me demande comment font les mères de famille avec deux enfants en bas âge quand elles veulent faire des surprises sur les repas...

Sur ces pensées un peu étranges, je retourne à mon plan de travail, priant pour que Demyx ne me casse rien sur le trajet entre la porte de la cuisine et la table à manger.

J'avance lentement jusqu'à la table, confus, et pose les assiettes et tout sur la table avant de bien les placer. Ouf, cette fois encore j'ai rien cassé. Espérons que ça dure.

Je m'assied ensuite sur la chaise et attends. Je me demande quand même ce qu'il fait... Et pourquoi il veut pas que je voie ce qu'il fait? Ou alors il m'en veut encore pour toute à l'heure? C'est vrai que c'était un peu gênant, mais...

...
En fait non, pas tellement, je vois pas pourquoi il a réagi comme ça dans la salle de bain. J'veux dire, normalement, entre garçons c'est pas si dérangeant. Ou alors il est très pudique, c'est possible.
Bah peu importe. Ce qui compte...

C'est que j'ai faim ! Et je m'ennuie, aussi, à l'attendre là sans rien faire.

"T'as... bientôt fini?" Je demande en haussant un peu la voix pour qu'il m'entende de là où il est.

De mon poste, cachant encore ce que je suis en train de faire, je lui lance une oeillade des plus meurtrières.
Il veut vraiment me gacher ma surprise ou quoi ? Roh... ces jeunes, quelle impatience ! [J'te rappelle que tu as juste trois ans de plus hein...]

- Nan. Patiente encore un peu, ou j'viens moi meme refermer la porte.

Cette fois-ci, pas de sourire. ça parait marcher d'ailleurs parce qu'il s'exécute assez rapidement.
De mon côté, j'ai presque finit. Sortant une assiette, j'empile ce que je viens de faire dessus, et retire mes gants - j'ai toujours eut horreur de me faire asperger les mains d'huile bouillante ou de choses de ce genre.
Sans me presser, j'attrape l'assiette, et entre dans le salon, tranquille.

- Tiens, voilà le petit dèj. Espèce d'impatient, je rajoute avec un petit sourire en coin, avant de poser les pancakes tout justes finit.

Je m'affale sur la table, boudeur, mais ne répond rien jusqu'à ce qu'il ait terminé. Heureusement il a rapidement fini et arrive avec un plat à la main. Je me redresse et regarde, d'abord avec curiosité, puis quand je vois ce qu'il a fait j'affiche un air ravi.

"Des pancakes!" Je m'écrie, des étoiles dans les yeux. "Trop bien! Comment t'as su que j'adorais ça? En plus ils sentent super bon!"

Je me retiens difficilement de lui sauter carrément dans les bras, à la place je lui offre mon plus beau sourire en remerciement. Je sais, c'est peu, mais de toute façon j'ai que ça.

"Merciii ! T'es trop sympa, moi qui pensais que t'étais fâché contre moi..."

Sans m'attarder d'avantage je plante ma fourchette dans un pancake pour l'amener dans mon assiette et le recouvrir de sucre et de sirop, puis m'en coupe un bout et le fourre dans ma bouche. Je ferme les yeux et pousse un soupir de contentement.

"Trop boooon!" Je m'extasie, la bouche pleine mais je suppose qu'il comprendra quand même. J'avale ma bouchée, puis : "T'es vraiment doué. T'es sûr que t'as pas pris des leçons de cuisine où un truc comme ça? En tout cas j'ai jamais rien mangé d'aussi bon, tu cuisines carrément mieux que ma mère. T'aurais même pû être chef cuisinier j'suis sûr."

Je me coupe une autre bouchée toute aussi bonne que la première (ce qui est un peu normal...), puis j'en fourre une autre dans ma bouche et une troisième...

...ugh. Mince, je crois que je m'étouffe là. Je plaque une main contre ma gorge et me force à avaler, les larmes aux yeux. Puis je relève la tête et recommence à respirer. Faut que j'arrête de manger aussi vite, je vais vraiment finir par y passer un de ces jours.

"Pardon." Je dis avec un sourire gêné.

Je l'observe se goinffrer, peu surpris. Je ne savais pas qu'il adorait ça, mais ayant vu à quel point il aimait manger hier, je me doutais bien que ça lui plairait, c'est déjà ça.
Je rougis légèrement - virez moi ce sourire, j'ai dit légèrement... - à son compliment.

- Ben ma mère m'a appris quelques trucs, mais le reste, c'est en lisant des livres, et avec la pratique... je t'apprendrais si tu veux. Si tu accepte de tenter de ne pas me casser d'autres assiettes, je rajoute, taquin.

Je commence à manger à mon tour, bien plus calme que lui.
En effet, c'est vrai que les pancakes ne sont pas trop loupés, pour une fois.
Je verse un peu de vin cuit sur ma petite pile et la découpe en tranche pour y manger, peu à peu.
Après quelques bouchées, je finis par trouver le silence un peu trop lourd, et me décide à poser des questions - je suis curieux, après tout. Simplement je n'aime pas le montrer - à mon invités.

- Dis moi au fait... Tu es fils unique toi ?

Je me fige un instant à sa question, puis quelques mauvais souvenirs me font froncer les sourcils légèrement. J'avale ma bouchée et lui répond, une aura un peu sombre flottant autour de moi.

"Non, j'ai trois sœurs plus grandes que moi, mais elles se sont barrées de chez moi. Et heureusement! Tu peux pas imaginer tout ce qu'elles me faisaient subir, ça m'a carrément traumatisé quand j'étais gamin!"

Rien que d'y penser j'en frissonne. Les filles sont vraiment des sadiques, je me souviens encore du jour où elles m'avaient fait croire que les yeux de poisson se mangeaient... où encore quand elles m'avaient fait entrer dans un placard et m'avaient enfermé dedans pendant toute une après midi...
Pas étonnant qu'après ça je sorte qu'avec des mecs! Elles m'ont vraiment dégoutée des filles ces trois-là! Je termine mon deuxième pancake et m'en sert de suite un troisième, et là je vois que mon hôte me fixe un peu bizarement. Je sens mes joues s'empouprer.

"Euh... Et toi?" Je demande ensuite, un peu gêné après m'être énervé comme ça subitement.

Autant que ça ? Je comprends pourquoi il est si dérangé alors...
Nan je plaisante. Quoi que.
Quand il me renvoie la question, je reste quelques instants songeur. Il a quand même eut un peu de chance, il n'était pas seul.
Je ne dis pas que la solitude est une mauvaise chose - loin de là, c'est même très bien, on a la maison pour soi et tout - mais de temps en temps, un confident ne fait pas de mal.

- Hmm. Je secoue la tête négativement. J'suis fils unique. J'me demande ce que c'est quand même, des fois, d'avoir un frère ou une soeur. ça doit quand même être amusant de temps en temps.

Je me perds dans la contemplation du mur d'en face un petit moment, puis finit par secouer la tête et finir ce qu'il reste dans mon assiette.
Je sais pas si c'est la trouille qu'il m'a foutu ce matin ou simplement lui qui déteint sur moi, mais j'ai un faim de loup depuis que je suis passé sous la douche, c'est plutôt rare, en temps normal je mange pratiquement rien le matin...

J'écoute Zexion finir de parler, avec un peu de peine vers la fin. C'est vrai, même si mes sœurs étaient de sales pestes horribles et méchantes, moi au moins je n'était pas seul. Je ne veux même pas imaginer ce que c'aurait été. Moi il me faut toujours quelqu'un à côté de moi, l'idée d'avoir mon propre appart ne m'emballe pas le moins du monde, contrairement à la plupart de mes amis.

Je continue d'observer Zexion en silence, j'ai même arrêté de manger pour le coup. Son regard est un peu triste, contrairement à tout ce qu'il dit. Oui, je suis sûr qu'en fait il doit se sentir vachement seul. Ca me fait de la peine, un peu. Surtout parce qu'il est vraiment sympa avec moi, j'aimerai bien faire quelque chose pour lui en retour.

"Ben tu sais, la plupart du temps on arrêtait pas de s'engueuler..." Je dis timidement, dans l'espoir de le consoler même si je ne suis pas sûr que ça va marcher.

Je lui sers un petit sourire tranquille - mais horriblement faux. J'y peux rien, c'est un réflexe, je déteste qu'on aie pitié de moi et qu'on veuille à cause de ça me consoler.
Voyant qu'il a finit de manger - ou plutot de dévorer - ce qu'il restait de pancakes, je me relève et attrape son assiette vide et la mienne, commençant à débarasser. Juste avant de partir dans la cuisine, je lui lance tranquillement :

- T'inquiète pas, c'est rien. C'est agréable aussi d'être tout seul, je le reconnais.

Je fais plusieurs allez-retour dans le calme, ramenant ce qui était posé sur la table, avant de me mettre à l'évier pour faire la vaiselle, relevant les manches de ma chemise.
Et plongeant une première assiette dans l'évier à présent rempli d'eau savonneuse, je plonge mon propre esprit dans des pensées s'égarant ça et là.

Je le regarde faire plusieurs aller-retours en silence puis finit par me lever une fois qu'il quitte définitivement le salon pour faire la vaisselle. Je regarde la pièce vide un instant.

...
...Je m'ennuie.

Oui, déjà, je sais. J'y peut rien !

Je marche donc sans rien dire jusqu'à la cuisine et reste debout à regarder Zexion faire la vaisselle. Un petit moment se passe, puis finalement.

"Hé, Zexion, tu..."

Avant que j'ai eu le temps de finir, Zexion se met à pousser un cri en sursautant comme c'est pas possible, et... j'ai pas très bien compris ce qui s'est passé après, mais en tout cas il est trempé! Mais vraiment trempé! Il a dû s'éclabousser ou un truc comme ça, en tout cas il se retourne vers moi comme s'il avait failli avoir une crise cardiaque. Et moi je reste planté là, les yeux écarquillés.

"Tu, euh... Ça va?" Je demande, encore surpris.

Je regarde fixement Demyx.
Puis ma chemise.
Puis Demyx.
Puis ma chemise.
Puis Dem...

...
J'suis mouillé.

J'ai pas trop compris ce qu'il s'est passé en fait. Il m'a parlé, et comme je m'y attendais pas, plongé dans une question existentielle au sujet de la taille de ma bibliothèque et du temps de travail qu'il me faudrait fournir si je voulais la ranger, j'ai sursauté en poussant un cri de fille (le premier qui se moque, je le tue à coup de bouquins dans la tête.)

Résultat... j'suis mouillé.

- Euh... ...

Je reste un moment sans rien dire, puis tout à coup, sens un grand frisson remonter le long de mon échine. Je secoue la tête et marmonne.

- J'ai froid. Et c'est ta faute.

Et tout a coup, le fixant, je lui fais un énorrrrrrme sourire carnassier.
Il m'a mouillé... alors...
oeil pour oeil, dent pour dent !
Sans qu'il s'y attende, je plonge ma main dans le bac d'eau de rinçage - au cas ou ça atteindrait les yeux, je veux pas lui faire mal non plus - et l'asperge d'eau autant que je peux.

- Vengeaaance ! Je crie, comme un gamin.

J'me comporte jamais comme ça, n'empêche. Il a des effets bizarre sur moi, ce blondinet.

"Mais j't'ai rien faiiiiiiit !! X'D" Je hurle en tentant tant bien que mal de me protéger.

Peine perdue. C'est qu'il vise bien en plus ! En quelques secondes à peine je me retrouve tout aussi trempé que lui, voire même plus. Pourtant rapidement je commence à exploser de rire, et après ça impossible de m'arrêter. Tout le monde le sait, le rire est contagieux, c'est sûrement pour ça que Zexion a vite fait de se mettre à rire à son tour.

...(petit moment de fou rire)

"C'est malin, maintenant on est tous les deux trempés!" Je soupire une fois l'hystérie terminée - Zexion a aussi arrêté de me lancer de l'eau.

Je regarde mon t-shirt. Il est entièrement trempé, tout comme une bonne partie de mon pantalon, même si c'est moins flagrant. Mes cheveux aussi, un peu - c'est bête je venais de prendre une douche. Par chance c'était de l'eau propre.

"En plus, je t'avais réelement rien fait." Je continue en mimant un air boudeur, gâché par un petit sourire non contenu.

Enfin, c'était marrant quand même. Et puis comme j'aime bien l'eau, je vais pas m'en plaindre. Le problème, c'est que mon t-shirt est tout collant maintenant.
Et j'ai vite fait d'y remédier en l'enlevant carrément. Voilà, c'est mieux. J'ai même encore moins froid qu'avec. Je tend le vêtement devant moi et commence à l'essorer par terre (de toute façon c'est déjà trempé...).

Je ne peux m'empêcher de détourner le regard en le voyant retirer son t-shirt, puis finit par me rendre compte que c'est surement la solution la plus simple si on ne veut pas tomber malade.
Je commence donc à déboutonner ma chemise, avant de la retirer et de l'essorer au dessus du bac à vaisselle.
Faudra que je songe à la finir... et a ranger tout ce bazar.
Au lieu de ça, j'envoie un sourire éclatant à mon ... colocataire ? Ouais on peut dire ça comme ça je crois. Du moins pour le moment.

- Bah... si, tu m'as fait peur, et ç m'a mouillé. Donc t'es techniquement responsable.

Je me gêne pas pour le reluquer - discrètement hein, quand même, un peu de tenue - tandis que je lui parle. Il est vraiment mignon quand on y regarde bien.
Je profite du silence pour m'envoyer une gifle - mentale - et tenter de reprendre mes esprits, mais c'est un peu dur après avoir tant rit.
Un long silence plane donc sur la cuisine, tandis que je balade mon regard pour éviter de trop le fixer... euh... ailleurs.

Je trouve pas son raisonnement tellement juste, mais c'est pas grave. Son côté immature le rend vraiment adorable.

D'ailleurs, y'a pas que ça. Et depuis tout à l'heure, j'ai vraiment dû mal à regarder ailleurs... Il est tellement craquant aussi, ça devrait pas être permis. Je baisse quand même mon regard de temps en temps pour ne pas trop me faire remarquer.

"Bon, euh... Je vais me changer." Je dis, les joues un peux roses - j'espère que ce n'est pas trop visible...

Je fais donc un pas en avant, mon t-shirt toujours dans ma main, et entreprend de passer devant Zexion pour sortir de la cuisine.

J'avais oublié que le sol était trempé. J'ai pas fait tellement attention donc. L'inévitable est donc arrivé.

A peine mon pied posé au sol, un faux mouvement me fait perdre l'équilibre, et alors que j'essaie de rester debout je commence à basculer en avant. J'attrape le premier truc devant moi : à savoir Zexion, mais évidemment ça ne m'aide pas du tout et je finis par lui tomber carrément dessus en poussant un cri.

...
J'ouvre les yeux et me redresse un peu en gémissant.

"Aiiiiiieuuuu..."

Et soudain je m'arrête. Je suis là, allongé sur Zexion, à quelques centimètres de lui, torse nu qui plus est, et... Je reste bloqué tout simplement, mon visage virant au rouge vif.

J'ai pas tout compris dans l'enchaînement là.
J'ai juste pu voir Demyx amorcer un pas vers moi pour aller se sécher/changer (rayez la mention inutile), et... après ça a été trop vite.
Tout ce que je sais, c'est que j'ai froid au dos, là.

Ouvrant les yeux, je me retrouve face à face avec des graaandes pupilles vert d'eau.
Je baisse un peu les yeux, et comprends tout à coup pourquoi j'ai mal au dos.
Oh.
Oh...

Résumons.
Je suis a torse nu, Demyx l'est aussi.
Et actuellement, à cause d'un faux mouvement de la part du blondinet, on est couché, l'un au dessus de l'autre.
Je ne vois qu'une seule solution pour ces cas là.
Solution que j'exécute sur le champ.

Rougir comme un malade.

Quelques secondes s'écoulent sans qu'aucun de nous deux ne dise le
moindre mot. Zexion est tout aussi gêné que moi, apparemment, vu comme
il est rouge... ça le rend encore plus mignon, non! Faut que j'arrête
de regarder, sinon je sens que ça va mal finir.

"D- D- Désolé !" Je bafouille en commençant à me relever.

Je pose une main sur le carrelage pour me redresser mais je glisse et tombe une fois de plus sur Zexion.
...Ça doit vraiment pas être mon jour aujourd'ui. Remarque, ça dépend
dans quel sens. Oui, parce que c'est pas tout les jours qu'on a
l'occasion d'avoir (et c'est le cas de le dire) un mec super beau dans
les bras. Qui a la peau douce en plus - je viens de m'en rendre compte.


Je réussis enfin à me relever, et avance à reculons jusqu'à l'autre bout de la pièce, mon visage toujours brûlant.

De toute évidence, je dois être dans le même état que Demyx - c'est à dire, rouge tomate.
Faut comprendre en même temps. Y a de quoi être gêné quand un garçon quand même vachement bien taillé tombe sur vous, alors que vous êtes, comme lui, à torse nu.
Et qu'il a une peau qui sent très, très bon...

Bref. Je m'égare.
TEntant de ne pas trop me casser la figure au sol à cause de l'eau qui le jonche, je me relève - m'aidant aussi un peu du meuble près de moi - et pars, dérapant un peu, direction ma chambre.
Une fois arrivé à destination, je m'assoit à même le sol afin de retrouver un tant sois peu mon calme.
Réfléchissons.

Il m'a fait peur, ce qui m'a fait lacher une assiette, et m'a mouillé.
Par pur vengeance et gaminerie, je me suis vengé.
Résultat : nos deux haut trempés, le sol de la cuisine dans le même état.
Ce qui en a suivit n'est que pur accident. Il a voulu aller se changer tout comme moi, a glissé, sur moi, et voilà.
Ce n'est qu'un accident. Pas de quoi se prendre la tête donc.

Je soupire et me relève, allant chercher de ce pas dans mon armoire un t-shirt d'un bleu approchant celui de mes cheveux. Une fois sortit de la pièce et ma chemise accrochée, sur le balcon, pour qu'elle sèche, je retourne dans la cuisine, a présent désertée de présence de blondinet.
Je finis en silence la vaisselle et en profite aussi pour passer la panosse, pendant que j'y suis, histoire de sécher un peu ce sol.
Une fois cela fait, je pousse un soupir. C'est propre, ça fait du bien.
Je retourne donc, un peu plus serein, dans le salon, m'asseoir sur un fauteuil. c'est pas désagréable de se poser les fesses un peu tient.

Quelques secondes après que Zexion soit parti, et que j'ai pu retrouver mon calme par la même occasion, je me dirige à mon tour vers ma chambre - enfin même si le 'ma' n'a pas vraiment sa place ici - pour enfiler un t-shirt, gris cette fois, avec une marque sur l'avant. Mais je ne quitte pas toute suite la pièce, et à la place je reste assis sur mon lit, la tête relevée pour observer le plafond. Ah, une fissure... Euh mais bref.

Je pose une main sur ma poitrine.
J'ai encore le coeur qui bat à toute allure... J'ai beau être homo, c'est pas normal. Pas du tout.
Je crois... que je suis... amour...

...
"Kyaaa, c'est embarrassant!!" Je m'écrie dans le vide en cachant ma tête dans un oreiller.

Puis je soupire. C'est bien beau, mais je ne pense pas avoir une chance... Enfin je ne crois pas qu'il soit gay. Et j'ai pas envie de me prendre un vent et de briser notre amitié à peine naissante pour ça. En plus, je ne suis même pas sûr de ce que je ressent... Je m'emballe peut-être un peu trop vite après tout.

Mais passons. Je ne pense pas que ça soit bon de philosopher sur ça pendant des heures. Je retourne dans le salon et y trouve Zexion assis sur un des fauteuils. J'avance timidement et m'installe sur le canapé avant de regarder mes pieds, gêné. Mais je ne peux quand même pas m'empêcher de jeter quelques regards que j'espère discrets vers Zexion. C'est qu'il est canon, et encore plus avec ses cheveux un peu mouillés... Je rougis à nouveau et baisse ma tête au maximum pour masquer un petit sourire.

Le silence à l'air de persister... Je finis par relever doucement la tête. Je cherche rapidement quelque chose à dire. Ah oui tiens, il faudrait que je vérifie...

"Sinon, euh, tu sors avec personne en ce moment?"

Cinq secondes de silence.

"Euuuh j'veux dire, ce serait gênant si t'avais quelqu'un" - je fais exprès de ne pas préciser le sexe du quelqu'un en question - "et que la personne en question" - waa quelle mini-phrase compliquée! mais je voulais pas vraiment dire elle, pour pas briser mes espérances... [c'est débile, abruti.] - "débarque comme ça sans prévenir alors que je suis là, tu vois...?"

Je détourne mon regard, gêné.

J'observe Demyx entrer dans la pièce et se poser dans le canapé. Il a l'air aussi gêné que moi, de toute évidence.
Le silence plane quelques instants avant qu'il ne se décide à le briser.
....
Il vient de... ...
Je ne me remet à respirer que lorsqu'il reprend la parole pour s'expliquer.
Ah. Ouais. Ok... Quoi que je me demande un instant si c'est vraiment pour cette raison, avant de me foutre un coup. A ton avis idiot, ce serait pourquoi d'autre ? [Oui, c'est vrai ça... Peut-être parce qu'il est intéressé ? *se fait frapper par rai'*]

- Euh... Non. Je n'aime pas beaucoup la compagnie des filles, elles crient trop pour moi. J'ai rarement aimé sortir avec des filles en fait.

J'me demande si j'suis même vraiment hétéro.
Mais ça je le finis en pensée, hein. 'Suis pas fou quand même.
Le truc c'est qu'il a piqué ma curiosité lui...
Je relève donc la tête vers lui, pour lui retourner la question, en tentant tout de même de ne pas paraitre trop indiscret.

- Et... Et toi ?

Mon coeur ne fait qu'un bond lorsqu'il me donne ça réponse.
Il n'aime pas la compagnie des filles? Ni sortir avec elles?! Mais ça veut dire euh... Non, attends, t'emballe pas. C'est peut-être tout simplement qu'il préfère être seul... Oui c'est sûrement ça, faut que j'arrête de m'emballer pour le moindre truc. J'ai déjà eu pas mal de déceptions de ce côté là, j'ai pas envie de subir ça encore.

"Ah euh, non, pas en ce moment. Euuuh mais va pas croire que j'ai l'habitude de sortir sans arrêt avec plusieurs m... plusieurs PERSONNES" je me rattrape de justesse "Mais euh voilà quoi donc non. En bref non."

Je me retiens de me frapper la tête contre un mur... Un simple 'non' aurait suffi, j'ai failli faire une gaffe là! ...Faut que je me calme, respire, respire !

"Et sinon, euh... C'est juste pour savoir hein, t'es pas obligé de répondre, mais t'es sorti avec beaucoup de filles?"

...
Oups. En fait tout bien réfléchi, j'aurai jamais dû poser cette question. Parce que là, s'il me repose la même, je suis MAL.
Mais vraiment.

Parce qu'en plus, je ne suis jamais sorti avec aucune fille, moi... J'y peux rien, elles me supportent pas. Et moi non plus, d'ailleurs, et si une me colle de trop près je hurle (traumatisé, j'vous dit!).
Mais je me vois mal mentir à Zexion, d'autant plus qu'à ce qu'il paraît je mens très mal. Et pas question de lui dire que je ne me suis jamais fait que des mecs non plus...
Pitié, faites qu'il ne me repose pas la même question!

Je relève un sourcil.
......
Non, je suis pas une vierge effarouchée, loin de là... c'est juste que bon, je me vois pas trop dire clairement à un garçon que je suis sortit avec si peu de fille dans ma vie qu'on dirait un gay quoi...
...
Enfin bon... après tout, il m'a posé la question, et ce serait encore plus suspect de ne pas y répondre non ?
Alors allons-y.
Haut les coeurs !

- Euh...

Je me stoppe quelques secondes, le temps de compter sur mes doigts. Voyons... Clarisse - la seule dont je me rappelle encore son prénom - et elle... ah puis la brunette hurleuse oui.
Sans compter l'autre folle qui m'avait sauté dessus...

- Voyons... si on compte la toute première, enfin mon premier baiser et celle qui m'avait sauté dessus au commissariat... euh... Larx... Larxa... Larxène ou quelque chose du genre je crois... euh...

Un petit silence, je baisse la tête et marmonne finalement.

- ... trois. Je crois.

Je relève ensuite la tête.
Il m'a rendu curieux, j'y peux rien.

- Et toi ?