Noisy Guest - kingdom hearts

RPG Kingdom Hearts

Pairing : ZexionxDemyx

Auteurs : Raichuu (Demyx) Plumy (Zexion)

Genre : ...Pourquoi y devrait y avoir un genre? X'D Ah, et aucun rapport avec l'histoire du jeu.

Résumé : Zexion, jeune policier assigné de force à la garde de la cellule de garde à vue, se voit du jour au lendemain forcé d'héberger un jeune délinquant répondant au doux nom de Demyx... (Résumé by Plumy xD)


Bon... Start !

Demyx (21 ans) :


Jeune garçon sans emploi, il aime la musique, faire du bruit, et s'éclater. Il n'a jamais vraiment pensé à son avenir et se fiche éperdument des conséquences de ses actes. A tel point que ses parents, un soir où leurs voisins portaient pour la énième fois plainte pour tapage nocturne, finirent à en avoir mare de s'occuper sans cesse de lui. Ils le laissèrent aux bons soins des policiers et lui donnèrent un sac avec ses affaires ainsi qu'une interdiction formelle de remettre les pieds chez eux...

--

Je rentre dans le bâtiment, tiré par le bras par cette brute de policier borgne qui m'a escorté sadiquement tout le trajet depuis chez moi. Il s'accoude à un comptoir sans me lâcher et s'empare de mon sac, qu'il ouvre et commence à vider.

"Hé ho ! C'est une plainte pour tapage nocturne, pas la peine de fouiller mon sac !" Je m'exclame.

Le flic me jette de son unique œil visible un regard agacé et m'ignore royalement. Je pousse un grognement et attends sagement qu'il ait fini pour le voir ranger sans ménagement mes vêtements et autres affaires à l'intérieur. Il jette le sac dans un coin et me tire à nouveau, vers une cellule cette fois. Il me pousse alors sans ménagement à l'intérieur et referme la porte dans un claquement métallique.

"Allez, et réfléchis bien à ce que t'as fait cette nuit !" Tonne-t-il avant d'éclater de rire.

Je pousse un deuxième grognement et me laisse tomber sur le banc. Il est tout dur... Je vais devoir dormir là-dessus ? Rho.
Le policier à l'air pas net reste quelques minutes à me surveiller, enfin plus à boire son café qu'autre chose, et puis c'est pas comme si je pouvais m'échapper... Puis il sors de la pièce et reviens avec un instrument bleu que je reconnais très bien : mon sitar que j'avais laissé dans la voiture de police.

"Hé faites attention c'est frag-''

Il m'ignore et jette brutalement l'instrument sur mon sac.

"Hééééééé !!" Je hurle, mais il ne prête aucune sorte d'attention à moi.

Je soupire et prend ma tête dans mes mains. Pourquoi moi ? J'ai rien fait, vraiment, c'est pas ma faute si nos voisins peuvent pas supporter le moindre bruit. Bon, ok, j'avais mis le volume à fond et il était quatre heures du mat', mais même !

Et soudain le borgne ouvre la porte et laisse rentrer un autre policier. D'ici je ne vois pas son visage, juste le bas de son uniforme de police. J'essaie d'avancer pour regarder mais impossible, je me rassois donc sur mon banc.

"Allez, bonne chance pour ton tour de garde !" Dit bruyamment le borgne avant de quitter la pièce. "Et le laisse pas sortir avant demain !"

J'entends l'autre policier soupirer et le vois venir jusqu'à moi.

[Voah comment ça poutre la présentation... x'D]

Zexion - 24 ans


Un jeune homme silencieux. C'est la première chose qu'on peut dire de ce personnage. Il parle très peu, adore la lecture et est un don du ciel pour ses voisins, vu qu'il ne fait que très peu de bruit.
Sa famille est des plus banales, pas besoin d'en faire mention donc. Il vit seul dans un appartement, non loin du commissariat ou il travaille. Dans sa vie, ce qui compte vraiment en fait, c'est ses livres. Le fait d'être policier n'est que secondaire, surtout au vu de ce que ses employeurs lui refilent comme boulot...

---

Pour une fois, je travaille de nuit. Ce n'est pas ça qui me dérangera, remarquez, vu que de toute façon, nuit ou pas, il n'y a jamais rien à faire. Et puis je préfère de loin les nuits du commissariat. Il y a la plupart du temps moins de bruit.

Enfin... pas pour ce soir, de toute évidence.
Parce que le blondinet qui vient d'être rapatrié par mon chef - Xigbar, un mec au caractère assez spécial qui a bien souvent des airs de grosse brute, surtout avec son oeil - n'a pas l'air d'appartenir à la catégorie "J'suis en taule donc j'me tait".

Non non. Lui, je l'entends gueuler depuis mon petit bureau - qu'on pourrait même plutôt qualifier de placard à balais que de bureau - alors qu'il se trouve plusieurs mètres plus loin.
Heureusement que je ne suis pas à côté de lui tient.

Ah. La c'est le petit rituel "j'défoule mes nerfs" de Xigbar qui vient de commencer. Le vidage de sac.
Que ce soit pour un vol à main armée, du tapage nocturne ou bien autre chose du genre, si la personne à un sac, mon chef se fera toujours un plaisir de le vider. Et le plus brutalement possible, histoire de faire criser un peu le 'pauvre' propriétaire du dit sac.
Moi ce genre de truc ne me fait pas rire, vu les cris que poussent certains détenus.
A l'image de ce type.

Pendant un moment, le silence se fait - je crains même que mon chef n'aie assomé ce blondinet, mais il se fait à nouveau entendre une fois enfermé dans sa cellule.
De toute évidence, Xigbar - aussi appelé Xiggy, mais il aime pas trop quand on utilise ce surnom - a maltraité une autre de ses affaires, particulièrement précieuse vu les décibels qu'il y avait dans son cri.
Je pousse un soupir, quand une porte ouverte brutalement me fait sauter au plafond. Je contemple, étonné, mon chef.

- T'as l'air de t'ennuyer, dis donc, le bleu. C'est ton tour de garde tient !

Je hausse un sourcil derrière la mèche de cheveux qui cache une partie de ma vision. Alleluia.
De mauvaise grâce, je me relève et suis Xiggy jusqu'à la pièce de la cellule ou se trouve l'autre tapageur.
Mon chef m'ouvre la porte, et me laisse entrer avant de la refermer, me lançant au passage d'un ton goguenard :

- Allez, bonne chance pour ton tour de garde ! Et le laisse pas
sortir avant demain !

Je pousse un nouveau soupir, un peu plus bruyant cette fois-ci, et m'avance avant de me coller contre le mur, debout, les bras croisés et un pied contre mon support, sans même jeter un regard au détenu.
Pourvu que ce dernier se taise. C'est tout ce que je demande.

Mon nouveau gardien se met enfin à portée de vue. Il s'appuie contre le mur. Il est jeune, pas très grand il faut bien le dire, avec des cheveux gris bleus et un air pas très sociable - du moins c'est l'impression qu'il donne. Enfin, je préfère que ce soit lui qui me tienne compagnie plutôt que l'autre brute.

D'ailleurs je vais tenter une approche... Je vois pas ce que j'aurai à y perdre de toute façon.

"Hey, euh... Tu pourrais pas remettre mon sitar en place? Ton copain l'a fait tomber accidentellement, et il risque de s'abimer, tu vois, alors voilà quoi... J'le ferai bien, mais euh..."

Je montre d'un signe de tête les barreaux devant moi, puis je lui fait mon regard le plus suppliant.

"Allez, pitié ! pitié ! pitié ! pitié ! pitié !" J'implore en m'agrippant aux barreaux.

Bon ok, c'est qu'un instrument, mais ça coûte cher... En plus j'ai passé des heures à customiser le mien, j'ai pas envie qu'il s'abîme. Non mais.

Je pousse un soupir exaspéré le plus audible possible. J'ai même pas passé cinq secondes dans ce cachot que j'en ai déjà marre. J'en étais sûr.
Ce type est pas possible. Comment il fait pour être aussi bruyant ? Il a pas l'air de savoir que le silence est bien plus agréable que tout autre chose.
Ou alors c'est moi qui n'est pas normal. Remarquez qu'on me l'avait déjà dit - par exemple mes collègues de travail lorsqu'ils m'avaient invités à une partie dans une boite de nuit et que je leur avait rétorqué que j'étais "allergique au bruit".

Je tourne un regard sombre et acide vers mon voisin. Un peu plus grand que moi, visiblement plus jeune vu ses traits, et blond comme les blés - comme je l'avais deviné au travers la vitre floutée de mon bureau. Il est du genre mignon, il doit faire craquer des filles de toute évidence.
Ce sont surement elles qui lui ont appris a piailler pareillement. Une autre raison pour laquelle je n'aime guère la compagnie des demoiselles de ce genre.

- Bon sang, la ferme !

Il a l'air un peu surpris de ma réplique. Je hausse les sourcils, exaspéré, et m'approche de son instrument pour le poser au sol plus doucement que mon collègue - pas par sympathie bien sur. Juste parce que je n'aime pas abimer les choses, et surtout, pour qu'il se taise. Il est très ,très agaçant.

Je retourne à ma place, lui jetant un coup d'oeil agacé au passage. En reprenant ma position d'avant, je prie en silence pour qu'il décide de se taire et de roupiller.
Dommage, je l'entends déjà prendre une respiration pour parler à nouveau.
Et zut.

Il m'a un peu surpris à crier comme ça... mais bon, il a remis mon sitar en place, c'était sympa. Je retourne m'assoir sur ce qui semble de plus près être un lit, et pose mes coudes sur mes genoux, pour appuyer mes joues dessus.

"Merci vieux, c'est clair t'es plus sympa que l'autre grand là... Lui il était carrément genre grosse brute, il a failli m'arracher le bras quoi ! Et puis il faisait flipper avec son bandeau de pirate, sérieux, il a vraiment perdu un œil ou il veut juste se la péter? Parce que franchement ça lui va pas du tout ! Oh ça me rappelle que j'ai connu un type, ben il mettait tous les jours un bandeau noir sur ses yeux, ça faisait classe sois disant... Ben, un jour, il s'est pris un poteau j'peux te dire qu'il l'a plus jamais mis, son bandeau ! Haha quel con j'te jure ! Ah et euh... On parlait de quoi déjà?"

Je m'arrête pour réfléchir et en profite pour reprendre mon souffle. J'essaie de trouver une position plus confortable sur mon... mon banc, il faut dire ce que c'est. Sérieusement, ils osent appeler ça un lit? Je peux vous dire que ça ressemble pas du tout, mais alors pas du tout à un lit ! Je lui ferai remarquer d'ailleurs.

"Je m'appelle Demyx au fait." Je précise en croisant mes bras derrière la tête. "Et toi? C'est quoi?"

Sa voix n'est vite plus qu'un long débit de paroles les unes plus insensées que les autres.
Je retient de peu un soupir monumental. S'il devait parler, qu'au moins il parle pour dire quelque chose quoi ! ça devient vraiment agaçant là...

Tournant légèrement la tête, je l'observe, dans sa cellule, se tortillant les fesses pour trouver une place suffisamment confortable sur cette banquette qui est sensée servir de lit aux détenus - j'en savais la dureté parce que pour mon "baptême de policier" j'avais eut droit à une petite nuit en cellule, ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien.
J'y peux rien, je trouve un malin plaisir à le voir avoir mal aux fesses. Juste pour ce qu'il est en train de me débiter comme âneries. Je me retient d'ailleurs de me boucher purement et simplement les oreilles.
Par soucis de politesse, je veux dire.
Je finis quand même par lui répondre, histoire de le couper un peu dans son monologue d'âneries.

- Xigbar est réellement borgne. Et j'en ai rien à fiche de ton ami qui se mange des poteaux. Si tu pouvais te taire d'ailleurs...

Inutile, il est déjà repartit sur son délire.
Je le laisse continuer, puis finalement je discerne parmis son débit une question qui m'est adressée. Ah. Mon prénom.
Je lui dis ? Je lui dis pas ?
Bon aller. Il m'a bien dit le sien.

- Zexion, je marmonne.

En priant, même si c'est une cause désespérée, pour qu'il se taise ensuite.

Ah bon, la brute était vraiment borgne finalement? Intéressant...

Ah, il me dit son nom. Il est bizarre d'ailleurs.

"Ok cool euh donc il est vraiment borgne ton copain flic? J'avais jamais vu un vrai type borgne wouah ! Hé, hé, comment il a perdu son œil? Allez dis-le, j'suis sûr que t'es au courant puisque c'est ton collègue ou j'sais pas quoi!"

Je finis par m'assoir directement par terre et constate que finalement c'est bien plus confortable ainsi.

"Mais franchement," je continue sans attendre qu'il réponde à ma demande, "vous devriez vraiment investir dans un meilleur lit parce que là votre cellule elle craint ! C'est vrai, en plus ça sent pas super bon, un désodorisant c'est pourtant pas bien cher, j'te jure ! Enfin à part ça t'aurais pas un truc à manger, dis? C'est que j'crève la dalle moi ! Hein? Hein? Ah et au fait comment il est devenu borgne ton ami?"

Je pousse un soupire exaspéré. Plus besoin de me retenir, là, vraiment, il me fait ch***.
Il est vraiment innocent pour jamais avoir vu un type borgne. De la ou j'viens on en croise assez souvent. Enfin, pas tous les jours, mais quand même quoi.
Et voilà qu'il demande si je sais pourquoi il est borgne ? Il croit au père Noël lui. Il pense vraiment que Xiggy est du genre à nous raconter sa vie ? Il doit être aveugle pour croire ça. OU pas avoir vu sa tête correctement.

Je ne prends même pas la peine de répondre, d'ailleurs il enchaîne déjà sur un autre sujet - tout aussi inintéressant d'ailleurs.
Investir dans un meilleur lit ? Bon ok, c'est vrai que ce n'est pas très confortable - moi même j'avais dormi sur le sol cette nuit là - mais faudrait pas qu'il espère trop non plus.
Et un désodorisant en plus ? Il se croit dans un hôtel quatre étoile ou quoi ?
Agacé, je me tourne vers lui dès qu'il a finit sa tirade et lui lance sur un ton acide :

- Tu peux te la coincer cinq minutes s'il te plait ?

Et sans plus de cérémonie, je lui tourne à nouveau le dos, l'ignorant le plus simplement du monde.

Je lui jette un regard boudeur - qu'il ne remarque même pas vu qu'il me tourne déjà le dos. Je croise les bras.

"C'est bon, je me tais..." Je marmonne d'une vois vexée qui ne lui fait ni chaud ni froid.

C'est que je me vexe vite, on me l'a d'ailleurs déjà fait remarquer plusieurs fois. Malheureusement pour ce Zexion, on m'a aussi fait remarquer que je peux me remettre très vite d'un choc.

"Euh... Au fait, tu m'as pas dit si t'avais quelque chose à manger." Je lui rappelle doucement. "C'est que j'ai pas diné ce soir, et euh... j'commence à avoir un peu faim, là... T'as pas faim toi aussi? J'aimerai pas travailler ici, moi. En plus avec le borgne qui tire les gens comme un malade... brr."

Pas de réaction. Peut-être qu'il ne m'a pas entendu.

"A manger? Steuplait? Manger? Manger?"

Je lui lance mon regard de chien battu - et en l'occurrence affamé. Même s'il est toujours de dos, je peux toujours espérer...

"Allez, je vais mourir de faim ! T'as pas le droit de me laisser mourir, t'auras mon cadavre sur la conscience tu sais?"

C'est pas possible, il va me rendre complètement barjot !
Il vient de dire qu'il se taisait et pourtant, ilcontinue à parler. Sois il a une mémoire de poisson rouge (donc deux secondes, ce qui ne m'étonnerait pas trop), sois il ne sait pas tenir une promesse.

Et la il recommence. Il a faim en plus.
J'ai une barre de chocolat dans une des poches que je garde pour les petits creux au cas ou, mais franchement j'ai pas envie de la partager là. Surtout avec lui.

Je l'entends piailler, encore et encore. J'vais craquer.
J'vais craquer.
J'vais craquer !
JE CRAQUE !

Poussant un autre soupir agacé, je pris la barre dans ma poche, la cassait en deux le plus doucement possible, et me retournai violemment pour la lui enfourner dans la bouche qu'il ouvrait pour continuer à piailler.

- Par pitié, TAIS TOI !

C'est pas possible d'être bruyant à ce point, il est hyperactif ou quoi ?!

Du chocolat ! Je mâche doucement la moitié de barre que mon bienfaiteur d'un soir vient de me donner - bien que le mot donner fusse légèrement déplacé pour cette situation... fourrée dans la bouche serait un peu plus approprié je pense.

Mais bon. Je ne lui en veut pas, et en plus elle est plutôt bonne cette barre au chocolat. Bonne, mais trop petite...

Il tient l'autre moitié dans sa main. Je le regarde. Puis sa barre. Il suit mon regard d'abord sans comprendre. Puis je lui fait un petit sourire timide et regarde à nouveau sa barre.

"...S'il te plait?" Je demande tout doucement.

Lui et moi restons sans rien dire un moment. C'est à dire environ six secondes avant que je ne me mette à hurler. J'y peut rien : quand j'ai faim je crie.

"Steuplait steuplait steuplait donne-la moiiii ! J'ai trop faim ! Tu m'as donné encore plus faim avec ta barre, t'aurais au moins pu me la donner en entier !! Zexioooon ! Pitié ! Pitié ! Pitiéééé ! J'ai faiiiiiiim ! Allez, donne-la ! Donne ! Je t'en supplie ! Je ferai tout ce que tu voudras, mais donne m'en pluuuuus !"

J'ai faim ! J'ai super faim ! Et ce chocolat... J'en veux ! Et je n'ai absolument aucune intention de céder ! Jamais !

Je pousse un soupir de soulagement en entendant le silence frôler mes oreilles.
Ohhh... doux silence, je t'en supplie, aide moi à coudre la bouche de cet hérétique qui hurle à tord et à travers...
Offre moi aujourd'hui ma dose de silence quotidienne, et pardonne lui de ne comprendre toute ta valeur
car c'est à toi qu'appartiennent...
...

Désolé. Je m'égare.
Bref, j'observe le blondinet mâchouiller sa moitié de barre, l'air satisfait.
Enfin, ça ne dure pas. Evidemment. Une fois qu'il a engloutit le tout, il me jette un regard envieux, puis à ma barre, puis à moi, puis à ma barre... ponctué d'un s'il te plait.

...
Evidemment. Et ventre sur patte avec tout ça. Je suis vraiment gâté.
La prochaine fois que Xigbar me refile le tour de garde, je lui plante mon crayon dans son dernier oeil valide.

Il ne tarde pas à recommencer à hurler, quasi hystérique, pour avoir cette moitié de barre que je tiens dans la main.
Je l'observe un instant.
Puis ma barre. Puis lui. Puis ma barre.
Une idée germe dans mon esprit.

Noooon...
Non ?
...
Oh pis si. Aller.
Un grand sourire sadique sur le visage, je l'observe avec sa grande tête d'ahuri, me scruter du regard alors que j'enfourne la moitié restante dans ma bouche, la mâcher avec satisfaction et l'avaler.
Il est scotché.
Il y a pas d'autre mot, franchement. Je crois que là, si je le pousse un peu du doigt, il s'écroule par terre.

- La seule chose que je t'aurais demandé, c'était le silence, mais tu es incapable de te taire plus de six secondes, donc ça n'aurait servit à rien...

J'ai un sourire satisfait peint sur le visage.
Un sourire satisfait qui ne dure pas.
Au bout de cinq secondes, pas plus, il semble retrouver un semblant de neurones, et se remet à hurler - encore plus fort.

Seigneur. Qui a eut l'idée de manger cette barre déjà ?
Arf. Oui. Moi.
Quel c*n.
Je tente de le calmer un peu - à ce train là il va réveiller tout le quartier, je comprends pourquoi il a été arrêté pour tapage nocturne tient - mais Xigbar me devance en ouvrant la porte, sourcils froncés et voix glacial qui le fait tout de suite taire.

- Hey, c'est pas bientôt finit oui ? Tu peux pas le calmer un peu non ?
- Il a faim...

Xiggy hausse un sourcil. Il referme la porte un instant, et je suis tenté de lui courire après pour lui demander de ne pas me laisser seul avec cet hystérique, mais il revient vite, avec un ... euh... sandwich je crois, ça y ressemble en tout cas dans les mains, qu'il me lance.

- Tiens. Fais le taire avec ça. J'veux plus entendre un bruit j'te préviens. Sinon t'es viré.

Bon. Je sais très bien qu'il plaisante - du moins j'espère - mais au moins, j'espère que cette menace le calmera lui, à défaut de m'inquiéter moi - puisque je sais que de toute façon, il n'a que moi pour faire le sale boulot et qu'il ne tient pas à devoir engager un autre bleu.
Sans un mot, je me tourne vers Demyx et lui balance le sandwich, avant de retourner à ma position d'origine.

Je vois Zexion rapprocher dangereusement la barre chocolatée de sa bouche...
Non... Il va quand même pas...

...!!
AAAAAH ! Mangée ! Il l'a mangée !
POURQUOI ?! Pourquoi moi, monde cruel ?!
Même si, je l'avoue, c'était la sienne à la base. Mais j'ai faim ! De parler autant de nourriture, ça m'a donné encore plus faim ! Et lui, il a...

Je me met alors à hurler, vide tout le contenu de mes poumons surentrainés sur le garçon aux cheveux bleus. Puis soudain j'entends une voix puissante et rauque. J'identifie rapidement le flic borgne et me tais aussitôt. Des fois qu'il lui prendrait l'envie de m'arracher complètement le bras...

Mais... Ô, joie, on vient de me lancer un sandwich ! Des étoiles dans les yeux, je le saisis au vol et commence à retirer l'emballage. J'ai quelques difficultés à retirer le plastique, mais finalement je parviens à délivrer la nourriture dont je respire intensément le parfum avant de porter le sandwich à ma bouche.

Délicieux. Non... dégoutant plutôt. Mais bon, c'est déjà ça. Je me met alors à manger en silence (fait plutôt rare chez moi) sans prêter d'avantage à mon gardien de prison, de nouveau seul avec moi devant ma cellule.

Une fois mon repas terminé, je regarde dans la direction de Zexion. La logique voudrait qu'à cette heure quasi-matinale je sois mort de fatigue, mais rien. Et puis je ne pense pas pouvoir arriver à m'endormir par terre de toute façon...

"Hé." J'appelle au bout de quelques minutes... secondes. "Je m'ennuie."

Pendant un moment, il n'y a plus que le silence - et les bruits de mastications très disgracieux de l'occupant de la cellule - qui envahit la pièce.
Qu'estce que ça fait du bien. Me manquerait plus que ce bouquin que j'ai commencé cette semaine, et la je serais limite au paradis.

Bon. Evidemment, ça ne dure pas. Il fallait s'y attendre venant de la part de cet ...
Je préfère passer le terme que j'allais dire sous silence, ça vaut mieux.
Bref.

C'est donc après avoir avalé quasiment d'un trait ce sandwich qui a la plupart du temps un goût ignoble - j'ignore ce que Xigbar met dedans, mais franchement la seule fois ou j'y ai goûté, j'ai faillit recracher mes tripes, donc je préfère ne pas connaitre son contenu - que tout recommence.

Je le sens me fixer, très, très, très intensément.
Il va dire quelque chose. C'est sur. Hyper sûr même.
Purée, il est presque cinq heure du mat', comment il fait pour ne pas être fatigué quoi ? Moi ça ne me gêne pas, ça fait plus de deux semaines que j'assure le service de nuit, mais lui... ?

Il me sors de mes pensées en me balançant qu'il s'ennuie.
Sans même pousser un soupir, je me retourne et le fixe droit dans les yeux, lui lâchant sur un ton cassant :

- Hé. J'm'en fou.

Je pousse un long soupir. J'étais sûr qu'il allait me répondre un truc du genre... bon ben tan pis, j'ai plus qu'à attendre que ma garde à vue soit terminée.

Et tout ça me rappelle que je n'ai nulle part où aller après. Je suppose que mes vieux ne me laisseront pas de dernière chance... Huit fois ça devait faire un peu trop pour eux. J'avais pensé aller squatter chez un pote, mais étrangement ils avaient tous un empêchement. Un empêchement de plusieurs mois... Bizarre.

Bref... Qu'est-ce que je vais devenir, moi? Je baisse la tête et fait tournoyer mon doigt sur le sol, laissant des vagues de dépression me tournoyer autour.

"Tu sais..." Je commence à l'attention de mon gardien, sans relever cependant la tête. "Je me suis fait virer de chez moi. J'ai à peu près zéro endroit où aller maintenant... Et j'ai pas d'argent... Rien à manger... Ni de prises pour mon sitar..."

Je pousse un nouveau soupir.

"Dis, Zexion... T'as une tête de type qui vit tout seul, alors j'me disais que peut-être toi tu pourrais me laisser dormir chez toi quelques temps, hein? T'es sympa, toi, tu me laisserais pas tomber, pas vrai? Pas après tout ce qu'on a partagés... Comme cette barre de chocolat... Et tout. Alors...? "

Je relève la tête et le gratifie d'un regard implorant made by Demyx. Et s'il dit non... j'suis dans la mouise.

...
Non c'est pas possible...
Le surplus de bruit qu'il m'a balancé dans les oreilles en hurlant autant a du m'altérer l'oüïe. C'est la seule solution, hein ?
...

Comment ça, non ?
Il m'a réellement demandé s'il pouvait venir chez moi ? J'ai vraiment pas rêvé ?
Je me pince histoire d'être sur que ce n'est pas le cas.
Aïe ! Masi c'est que ça fait mal abrutit !
...
Oui. Donc je ne rêve pas.

C'est pas possible d'avoir un culot pareil... il est pas normal ce type.
Je me tourne vers lui, trèèèèèèès lentement, le fixant d'un regard que j'espère pas trop chargé d'ahurissement - en veillant d'ailleurs au passage à ne pas laisser trainer ma machoire sur le sol tient.

"Tu ... viens de me demander si tu pouvais habiter chez moi ?"

Un silence.

"Tu es au moins au courant de l'idiotie dont tu fais preuve en espérant même croire que je peux te répondre oui après m'avoir ainsi ruiner les oreilles ?"

Hé oui, je suis rancunier quand il s'agit de mes oreilles.
Et alors ?

Je cligne plusieurs fois des yeux.

"Ben... Non." Je dis en penchant ma tête sur le côté. "Pourquoi? C'est si bizarre de se demander ça entre amis?"

Je croise les bras et lui envoie un regard d'abord confus, puis ennuyé. Il va falloir que je trouve un nouveau plan... Et dire que j'avais déjà tout imaginé dans ma tête; ma nouvelle vie chez mon pote Zexion. Je suis sûr qu'il a un appart sympa. Non, j'ai pas envie d'aller ailleurs. Soudain, j'ai une idée (attendez-vous au pire).

"De toute façon je m'en fiche. Je resterai ici jusqu'à ce que tu dises oui !"

Et pour prouver mes dires, je croise mes bras derrière ma tête et m'appuie dessus contre le mur, puis je ferme les yeux. Mais comme rester dans le silence est absolument au dessus de mes capacités, je commence à chantonner un air connu. Seulement j'oublie la moitié des paroles, et au final je me contente de faire "nananana" au rythme de la musique inexistante.

Je retiens un rire hystérique à l'entente de ses premières paroles.
Entre ami ?!
Il a fumé avant de venir, ou bien il y avait un truc de pas net dans la bouffe - le chocolat ou le sandwich, au choix.

- Tu penses qu'on est... amis ?

Ma voix plutôt incrédule a déchiré le pseudo silence que remplissait la chose que formaient les sons sortant de sa gorge.
Je le vois s'arrêter pour me lancer un drôle de regard.
Puis finalement je continue, un sourcil haussé.

- Au fait, je sais pas si tu es au courant que je m'en balance que tu reste ici... j'te signale juste au cas ou que tu te trouve dans une cellule de prison, et que ça dérangera pas plus que ça Xigbar que tu reste là... mais il te donnera pas de la bouffe pour autant, j'te préviens... et t'as pas le droit d'aller aux toilettes.

...
Bon ok, c'est un petit mensonge, les prisonniers ont droit d'aller aux toilettes.
C'était juste pour le faire paniquer un peu.
Uh ? Comment ça, sadique ?

Quoiiii ?! Comment ça pas le droit d'aller aux toilettes?! Je savais pas ça, moi !

"Heiiiiin ?! Mais pourquoi ? D'où ? Depuis quand ? C'est pas juuuuuste !" Je beugle en me relevant d'un bond. Puis je me ressaisis. "Je te crois pas."

Je croise de nouveau mes bras et lui jette un regard boudeur. Finalement, il est pas très sympa. Je le pensais pas comme ça. Lui qui avait si gentiment partagé son repas avec moi, voilà qu'il me sort ces paroles blessantes.

Je me rassois, sur mon lit cette fois - ou devrais-je dire ma planche... enfin bref - et continue de fixer Zexion, lui envoyant le pire regard réprobateur possible.

"Et d'abord, je m'en fiche si je suis en prison. C'est déjà mieux que de se retrouver à la rue." Je dis sèchement, même si je doute que ma réplique va avoir un quelconque effet. "Même si y'a pas de toilettes !!" Je rajoute en lui tirant la langue.

Il me tire la langue ?
C'est un vrai gamin...
Quoi que dommage. Il a pas cru ma petite blague pour les toilettes. Tant pis.
J'aurais voulu ajouter quelque chose, mais tout à coup, il semble avoir une idée.
Une idée qui, vu la lumière dans son regard, doit me faire vraiment peur...

- Qu'est-ce que...

J'ai même pas le temps de dire un mot de plus. Prenant une énorme inspiration, le gosse se met à... hurler.
Mais hurler à plein poumons ! D'ailleurs comment il fait pour tenir un tel débit si longtemps ? Il a des poumons de dix litres c'est pas possible !
Je plaque mes mains sur les oreilles, priant pour que ça s'arrête vite.

Mon voeux finit par être exaucer, mais c'est parce qu'une autre voix crie, plus forte que cette dernière, provenant de la porte.

- HEY ! C'est quoi ce b*rdel ?!

Aïe. Xigbar.
J'aurais du m'en douter. Il veut vraiment me faire renvoyer c'est pas possible.
Le gosse le regard, puis sourit et lui dit qu'il continuera à crier tant que je n'aurais pas décidé de l'aider à trouver un toit - donc en fait de lui prêter le mien quoi.
Mon chef hausse les sourcils, puis se tourne vers moi, un grand sourire sadique aux lèvres.

- Tu sais ce qu'il te reste à faire pour conserver ton travail, Zexion.

Et il referme la porte tandis qu'un soupir monumental passe mes lèvres.
Je vais le tuer.
Lui me regarde en souriant, avant de recommencer à crier - je crois qu'il s'est mis à chanter une musique là d'ailleurs. Bizarre comme musique. Du punk ?
Je ne tiens pas plus de huit secondes et 20 centièmes.

- C'est bon ! C'EST BON J'AI DIS ! TAIS TOI !

Il se stoppe, et me regarde avec des yeux brillants comme ceux d'un petit toutou qui va obtenir un os.
Je pousse un soupir en prononçant la phrase qui signe mon arrêt de mort. Décidément, je crois que c'était cette barre qui devait pas être nette, vu les effets qu'elle produit...

- D'accord, tu peux venir chez moi... uniquement si tu te tais ! Sinon je t'étripe !

Je sens mon regard s'illuminer.

"C'EST VRAI ?! Oooooh merci merci merci mer..."

Je m'arrête soudain. Ah oui, il m'a demandé de ne plus faire de bruit. Je plaque mes deux mains contre ma bouche.

"D'accord, promis juré je me tais." Je termine, à voix très basse. C'est à dire à voix normale, mais pour moi c'est presque inaudible...

Je passe les quelques minutes suivantes dans un silence morbide. Et... Finalement, je crois bien que je me suis endormi.

...

Je ne sais pas combien de temps j'ai pioncé, mais un bruit de porte qui s'ouvre me sort de mon sommeil.

"Allez debout !" Tonne une voix puissante. "T'es libre."

J'ouvre un oeil puis le deuxième et aperçois le dénommé Xigbar debout devant la grille ouverte.

"Hmmmm j'suis où?" Je bafouille, encore à moitié endormi.

"En taule, et maintenant c'est l'heure de libérer les lieux. Et dépêche-toi si t'as pas envie de rester une journée de plus."

Je me relève et marche rapidement vers la sortie - il a dit ça tellement sérieusement...

"Il est où Zexion?" Je demande ensuite en allant caresser doucement le manche de mon sitar, puis vérifier s'il n'a pas une rayure ou autre chose du genre.

"Dans son bureau. La pièce à côté. Mais à ta place je me dépêcherai, il est sur le point de partir."

"Merci papi !" Je dit poliment avant de mettre mon sac sur mon dos et de courir, sitar en main, jusqu'à l'autre pièce. Derrière moi j'entends une sorte de grognement qui ressemblait un peu à un rhaaaamaisjesuispasvieux!

J'entre dans le bureau de Zexion et trouve le garçon aux cheveux bleus, qui a déjà mis son manteau et a l'air sur le point de partir.

"Ouf t'es encore là, j'avais peur que tu m'oublies et que tu partes sans moi, vieux !" Je m'exclame en commençant à rire.

Tient. Il s'est endormi.
Tant mieux. ça fait du bien, un peu de silence.
Je profite de son sommeil pour aller le plus discrètement possible faire une virée dans mon bureau, afin de trouver un ilvre pour m'occuper.

Je lis jusqu'aux huit heures pétantes. C'est là que se finit mon service. Me relevant, toujours sans faire de bruit, je retourne dans mon bureau pour ranger quelques dossiers et mettre mon manteau, histoire de partir.
Je suis en train de fermer quelques tiroirs de mon bureau - la ou les choses sont importantes quoi - quand on ouvre ma porte.
Ah. Le blondinet.

- Dommage, je soupire, pour l'embêter. J'avais espéré que tu ne te réveille pas.

Il me tire une tête ahurie devant laquelle je rigole.
Je lui ai dit qu'il venait non ? Je vais pas briser une promesse. C'est pas mon genre.
Bref, en passant près de lui, je tapote sa tête et continue mon chemin.

- Aller viens ou je t'enferme dans mon bureau !

Il passe par la porte au moment ou je la referme, avant de la fermer à clé une nouvelle fois. Je suis pas parano hein, c'est juste que j'aime pas quand on fouille.
Sans un mot de plus et suivit par ce tonitruant musicien, je sors du comissariat et me dirige sur une rue sur la gauche. J'habite très près du commissariat. Aussi, ça aide.

On monte au troisième étage, et je m'arrête devant une porte pour l'ouvrir avant de lui faire signe d'entrer.

- C'est chez moi. Y a une chambre d'ami sur la gauche, tu peux y poser tes affaires. Mais fous pas le bordel ou j'te mets dehors. Et si tu ose faire du tapage... c'est le même sort.

"D'accoooooord !" Je crie en me dirigeant vers la direction indiquée.

Je pousse une porte et entre dans une petite pièce vide. C'est pas bien grand, ça manque de poster de groupes de rock... Mais ça fera l'affaire. Je pose mon sac et mon instrument sur mon lit, puis je retourne dans le hall pour retrouver Zexion.

"Encore merci, tu me sauve la vie mon gars !" Je lui dit en lui sautant carrément au cou - les barreaux tout à l'heure m'en empêchaient. Je sens qu'il va crier aussi j'ai vite fait de le lâcher. "Hé dis t'aurais pas un truc à manger ? Ouais je sais je viens de manger un sandwich et tout mais c'était franchement pas bon du tout, en plus ça avait un gout trop bizarre... Enfin voilà quoi t'as un truc pour le ptit dej ?"

Je l'observe partir, piaillant et plein d'énergie - dès le réveil en plus. Ce type est pas humain moi j'vous dis. Au réveil je mets deux heures à émerger... - vers la chambre que je lui ai indiquée.
Il ne fait pas long d'ailleurs, j'ai à peine le temps de refermer correctement la porte et de mettre les clés dans la serrure.

Il est déjà de retour vers moi, toujorus aussi energique et de bonne humeur. Rien que le voir me file un coup de barre monstre, c'est incroyable. Enfin...
J'espère que je m'habituerai vite. Ou qu'il se trouvera vite un autre endroit ou crécher tient.

- De rien, je marmonne en esquissant l'ombre d'un minuscule coin de sourire.

...
Oui je suis un peu avare en sourire lorsque je suis fatigué. Et alors ? xD
uhm ? A manger qu'il a dit ? Ah oué c'est vria, il doit pas être habitué comme moi à travailler la nuit depuis deux semaines. Moi quand je rentre habituellement, je dors...
Bref, j'hôche la tête pour lui répondre, et lui fait signe de me suivre. Au détour d'un couloir, je tourne à gauche et pénètre dans ma petite cuisine.

- Désolé, mais je n'ai plus de pain je l'ai finis hier soir. Il reste des céréales, je lui dis en pointant le doigt vers le paquet posé sur le meuble. Les bols sont dans le placard du haut, veille à ne pas en casser s'il te plait, et les cuillères dans celles du milieu.

Je me retient de bailler, et l'observe se faire un bol avant de le conduire au salon.
Je m'assieds dans un fauteuil, lui se pose en face de moi, la petite table basse - ben quoi, je vis seul, j'ai pas besoin non plus d'un appart gigantesque... - entre nous deux.

...
Aie. C'était une mauvaise idée que de s'asseoir. Je sens mes yeux qui se ferment tout seul là.
J'essaye de me battre contre ma conscience qui me hurle de dormir, mais c'est trop tard. J'entneds Demyx commencer une bribe de phrase, puis plus rien.
Je m'endors comme une masse.

Je termine mon bol de céréales et le pose sur la table.

"Merci c'était super bon ! Enfin quand je dis super c'est un peu exagéré mais tu sais par rapport au sandwich de l'autre brute là... ah mince j'ai oublié son nom, mais quand même..."

Je m'arrête soudain, pas sûr d'être écouté.

"Euh... Zexion? Zexion, t'es avec moi?"

Je parcours la minuscule distance qui nous sépare et vais m'assoir à côté de lui, sur le dossier du fauteuil. Je le prend alors par l'épaule et le secoue doucement.

"Zexion ?! Tu m'écoutes?"

J'arrête de le secouer au moment où je réalise qu'il ne peut pas m'écouter : il dort.

"Beuh, c'est pas un endroit pour dormir là..." Je murmure pour moi-même.

Je m'éloigne alors en silence et parcours la pièce des yeux, mais ne trouvant pas ce que je cherche je file vers une autre pièce, la chambre de Zexion apparemment. Je ne peux d'ailleurs retenir une grimace : sa chambre est à peu près aussi vide que la chambre d'invité. Pourquoi il ne la décore pas un peu? Enfin bref. Je m'avance jusqu'à son lit et en tire la couverture soigneusement bordée. Je retourne ensuite jusqu'au salon et lui pose délicatement sa couverture dessus.

"Voilà." Je dis ensuite inutilement.

Je retourne m'assoir en face de lui, sur le petit canapé, et m'enfonce le plus possible dedans. Je m'ennuie... terriblement. Mais bon, j'imagine que Zexion a travaillé toute la nuit. Et pour être franc, moi aussi, je recommence à être un peu fatigué. Pour m'occuper un peu, je regarde mon bienfaiteur dormir. Il a l'air calme, mais ça ne le change pas tellement. S'il n'avait pas les yeux fermés, on croirait presque qu'il est encore éveillé. C'était mon cas d'ailleurs...

Mes yeux commencent à me piquer. Je résiste à l'envie de les fermer, encore désireux de regarder le visage paisible du garçon en face de moi. Mais comme toujours, je finis par perdre et mes paupières se referment, me plongeant dans une obscurité qui ne tarde pas à me faire m'endormir à mon tour...

Lorsque je me réveille, il est déjà près de trois heures de l'après midi.
Arf. J'me suis endormi sur le fauteuil ? C'est pour ça que je susi tout courbaturé. Mais...
Pourquoi j'ai une couverture sur moi ?
Je comprends en levant les yeux. Un petit (grand) blond est assis sur le fauteuil en face de moi, un peu étalé d'ailleurs, et semble plongé dans un sommeil des plus profond.

...
Il était fatigué aussi de toute évidence.
Sans un bruit, je me relève pour lui poser gentiment la couverture - de mon lit par ailleurs, il a l'air rapide pour trouver ce qu'il cherche dans une maison tient - dessus, histoire qu'il n'aie pas froid lui non plus.

Je ramasse le bol qu'il avait posé sur la table basse et vais le mettre dans l'évier de la cuisine, avant de faire un crochet par ma chambre histoire de me changer.
Un pull bleu marine et un pantalon noir plus tard, je retourne au salon, une autre couverture sous le bras - c'est que mon appart est assez mal isolé donc j'ai des couvertures un peu partout au cas ou - et un livre dans l'autre.
Je me rassied tranquillement et reprends la lecture que j'avais abandonnée hier soir pour aller travailler, jetant de temps en temps des coups d'oeil au blondinet qui roupille comme un bienheureux en face de moi.

Il est quand même mignon, quand il dort en fait.
Mais ça doit surtout venir du fait que pendant ces moment, il ne fait pas de bruit.

Je sens le sommeil m'abandonner, mais refuse quand même d'ouvrir les yeux. Je suis si bien, ici... J'ai chaud. Même si c'est un peu inconfortable. Je change de côté, cherche à trouver une position un peu plus confortable tout en tirant ma couverture un peu plus vers moi. Mais soudain, je ne sais pas comment je me suis débrouillé mais je me prend le pied dans un coin de la couette et le fauteuil se renverse sous le coup (le coup de quoi? J'avais les yeux fermés, je l'ignore totalement) et m'entraine par terre. Ma tête se cogne alors violemment contre un des dossiers du fauteuil.

"A... Aaiiiiie..."

Je me redresse en me massant la tête. Tout semble tourner autour de moi, mais lorsque les choses redeviennent normale j'aperçois Zexion en face de moi, qui semble avoir quitté son livre pour observer ma chute.

"Ah, Zexy, t'es levé? Depuis quand? Il est quelle heure? C'est quoi comme livre?" Je demande en le gratifiant d'un grand sourire.

Je hausse un sourcil, juste abasourdi.
Ce type vient d'arriver, dans son sommeil en plus, à se mettre par terre avec un de mes fauteuils en prime, et la il se relève, comme de rien, pour me demander quel genre de livre je lis ?
Je ne tiens pas cinq secondes.
J'explose littéralement de rire.

Il me faut bien cinq minutes pour me calmer. Quand je rigole c'est pas pour rien, mais c'est longtemps.
Lorsqu'enfin, je suis capable de retrouver mon sang-froid et mon souffle, je finis par lui répondre :

- Je suis réveillé depuis un petit moment oui. Une ou deux heures peut-être, je n'ai pas bien regardé. Ca doit être cinq heures je crois. Et c'est un livre de psychologie.

J'essuye un semblant de larme qui essayait de couler sur ma joue - larme de rire je vous rassure - et finit par lui lancer ensuite :

- Tu peux juste... m'expliquer comment tu as réussi à te casser pareillement la figure pendant que tu dormais ? Je lisais donc j'ai pas pu tout voir...

Je regarde avec surprise Zexion se tordre de rire juste en face. Lui qui était tellement calme jusqu'à présent...
Mais bon.
D'un autre côté, je suis content qu'il se mette à rire. J'ai un peu moins l'impression qu'il me déteste maintenant. J'esquisse un sourire embarrassé et attend qu'il ait terminé. Il me demande ensuite comment je me suis débrouillé pour me ramasser ainsi.

"J'en sais rien." Je répond le plus simplement possible, encore un peu sous le choc de ma chute. "Vraiment... aucune idée !"

Moment de silence.

Puis je vois que Zexion s'apprête à rire de nouveau, et j'explose de rire à mon tour. Puis une fois mon petit fou rire terminé, je me relève et entreprend de relever le fauteuil avec moi. J'ai du mal, mais finis par y parvenir. Je repense alors à la précédente réponse de mon nouveau colocataire.

"Waa tu lis un livre de psychologie? Et t'arrives à comprendre? En tout cas ce serait bien trop compliqué pour moi ! T'es super intelligent, en fait !" Je m'exclame, admiratif.

J'ignore si je dois prendre bien cette remarque.
Haussant les épaules, j'observe la couverture de mon livre. "Qui es-tu", d'un mec dont je ne retiens jamais le nom. Un bouquin relativement intéressant qui parle des différences entre consicent, subconscient et superconscient, ou quelque chose du genre.
Il faut quand même comprendre, mais sinon ce n'est pas si dur.

- Bah... euh... C'est un bouquin comme un autre en fait. C'est juste qu'au lieu de raconter une histoire, ça explique des choses. Enfin moi je le vois comme ça.

J'hausse les épaules, et refermant mon livre, je le pose sur la table. Je m'approche de Demyx pour attraper la couverture qu'il avait, avant de la plier rapidement et d'aller la déposer sur mon lit.
En revenant, je le vois penché au dessus de mon livre, tendant d'en déchiffrer le titre à l'envers.
Amusé, je lui lance sur un ton un peu moqueur :

- ça marche mieux à l'endroit. Mais tu es sur que tu pourrais y comprendre quelque chose ?

Je relève la tête vers Zexion et réfléchit un instant à sa question.

"...Non, je pense pas." J'admets en retournant m'assoir.

Déjà que j'ai du mal avec un livre normal... Je n'aime pas me creuser la cervelle à tenter de comprendre quelque chose. Et la psychologie en classe c'était le cours où j'écoutais le moins. Alors lire un livre là-dessus... c'est même pas la peine.

"Mais, euh... Pourquoi tu le lis? Ça doit pas être tellement intéressant... si ?" Je demande sans mauvaise intention. J'essaie juste de comprendre comment un livre qui explique des choses peut donner une quelconque envie d'être lu...

- Euh... de mon point de vue, si, ça l'est. J'aime bien apprendre des choses sur ce que peuvent bien penser les gens... C'est assez marrant. Enfin... pour moi.

Oui parce qu'il parait, selon Xaldin - un autre collègue de police, taillé comme Xigbar, mais avec deux yeux pour sa part - que ce n'est marrant que pour moi, et qu'il ne voit vraiment pas comment on peut passer son temps à lire ce genre de truc.
Enfin, son temps à lire.
Je m'étonne plus pour sa part, c'est un idiot finit. Tout dans les muscles, rien dans la tête comme on dit.

Je tente de rajouter quelque chose, mais mon ventre me coupe furieusement la parole - je l'ai mal élevé celui-ci tient.
Laissant planer le silence quelques secondes, je finis par me diriger vers ma cuisine, histoire de me faire un bol de céréales.
Je vois Demyx me suivre, tranquille. Il a peur de se retrouver seul dans une pièce ou... ?
Enfin... bon. Une fois mon bol prêt, je m'adosse contre une des parois de la pièce et commence à manger, tentant de ne pas faire trop de bruit - inutile de briser le silence pour rien.

Je regarde Zexion prendre son repas en silence, et ne dis rien moi non plus... pendant un moment. Mais je finis par craquer.

"T'as quel âge au fait? Je demande ça... T'as pas l'air très vieux pour être déjà flic, d'habitude ils sont tous... grand, moches. Un peu comme l'autre là, le type borgne ! Enfin, j'espère que vous êtes pas amis, hein? Vous aviez pas l'air super proches quoi, mais bon perso je le trouve pas super sympa comme gars. Et euh... Ah mince j'ai oublié ce que je voulais... AH OUI ! Moi j'ai 21 ans. Depuis quelques semaines seulement."

Je m'arrête alors de parler et me rend compte qu'il est toujours en train de manger son bol de céréales. Il a du abandonner l'idée de répondre... Peut-être que je parle trop vite? ...

...
Non, ça peut pas être ça. Je m'en rendrai compte sinon.

"Donc? T'as... quel âge?" Je répète, plus lentement cette fois.

Je le regarde calmement débiter tout ce qu'il a a dire. Après tout, je crois que j'ai compris au moins une chose : vaut mieux le laisser parler d'une traite jusqu'à la fin, et ensuite lui répondre, c'est plus simple et on se casse moins la tête.
Il semble se taire un moment, puis répète sa question initiale. Je consens enfin à y répondre après avoir avalé ma bouchée de céréales au chocolat - un de mes petits péchés mignons question gourmandise.

- J'ai vingt-quatre ans, mais je suis un bleu, comme ils disent, au comissariat. Je ne suis entré que cette année. Quant à Xigbar, il est rare qu'il soit proche de quelqu'un. A part peut-être de Xaldin.

Je me tais, finissant mon bol, avant de le poser dans l'évier, en y rajoutant toute la vaisselle que je n'avais pas eut le temps de faire hier soir.
Je remplis l'évier d'eau savonneuse et commence à frotter le tout pour le laver - je n'ai pas vraiment envie d'acheter un lave-vaisselle, honnêtement, j'aime bien trempouiller mes mains dans l'eau chaude pour laver, j'trouve ça marrant depuis que je suis gamin en fait - et le rincer, avant de le poser à côté de moi.
Lorsque je m'aperçois que Demyx me regarde faire sans bouger, je lui jette un regard éloquent.

- Ben... tu viens m'aider ? La vaisselle va pas s'essuyer toute seule !

Il me regarde un peu bizarrement. Je ricane.

- Tu croyais tout de même pas que j'allais te laisser habiter chezm moi sans prendre part aux tâches ménagères ?

Je pousse un soupir mais me lève pour aller aider Zexion. Bin si, en fait, c'est justement ce que je pensais... Enfin, tan pis.

Je saisis un torchon accroché au mur et entreprend d'essuyer la vaisselle qu'il me donne. Au début je ne dis rien; j'ai peur de tout casser sinon. Disons que j'ai légèrement tendance à oublier tout ce qui est autour de moi quand je parle. Je fais donc mon travail dans le calme, en demandant de temps en temps où ranger les plats, ou les couverts secs.

Puis finalement je recommence à parler.

"C'est qui au fait, Xaldin?" Je demande en me remémorant ses dernières paroles.

Soudain ma main dérape et le verre que j'étais en train d'essuyer tombe et s'affale au sol dans un grand bruit... de verre qui tombe. Je reste sans bouger et le vois tournoyer au sol jusqu'à s'immobiliser totalement.

"Fiou c'est bon, il est pas cassé." Je dis en me baissant pour le ramasser. "Ouais donc c'est qui ce Xal...truc?"

Ok, j'ai pas bonne mémoire, et alors?

J'observe lentement le verre tomber au sol.
Cet horrible verre que ma mère m'avait offert. J'ai jamais réussi à le casser, malgré tous mes "accidents"...
Il est en béton armé imité verre c'est pas possible j'vous dis.
Encore une fois, il tombe au sol d'un bruit mat. Je pousse un soupir.
Dommage.

- Xaldin ? Un autre policier. Avec un encore plus sale caractère que Xigbar.

Sisi. ça existe. J'vous jure.
On finit la vaisselle en silence, et une fois que tout est lavé et rangé, et que l'évier est vidé, je soupir.
Qu'est-ce qu'on pourrait faire maintenant ? C'est pas que je n'ai rien qui ne puisse m'occuper - après tout, j'ai encore quelques dizaines de livre à lire pour ma part - mais... y a le blondinet à côté de moi qui risque de s'embêter... et j'aimerais pas qu'il casse quelque chose parce qu'il s'ennuie - par accident, j'veux dire.

- Uhm... on fait quoi maintenant ? je lance, baladant mon regard.

Pire que Xigbar? C'est possible?
Mouais, la vie est pleine de surprise comme on dit... J'hésite entre 'j'aimerai bien le rencontrer' et 'j'espère bien ne jamais le rencontrer'... Enfin, Zexion recommence à me parler alors j'arrête d'y penser.

"J'allais justement te demander la même chose..." Je soupire. "Mais c'est pas grave... On peut toujours discuter." Je lui propose en souriant.

Je ne retourne pas tout de suite au salon... pas envie de me retrouver tout seul. J'attends donc Zexion et sa réponse, bien sagement dans un coin de la cuisine. Bien sûr, personnellement j'aurai préféré aller jouer du sitar, mais je suis pas sûr que mon hôte apprécie... Surtout après m'avoir sermoné plusieurs fois quand je parlai trop fort.

Et puis même, j'aime bien la compagnie de Zexy. Il est même très sympa... Pour une fois que quelqu'un ne s'enfuie pas après avoir discuté quinze minutes avec moi - je n'ai jamais compris ça d'ailleurs. Je dois ne pas avoir de chance...

Bon. De toute évidence il a pas plus d'idées que moi.
C'est fou comme on peut s'embêter, même à deux. Je lui aurais bien proposé un livre, mais j'ai un doute sur le fait que lire l'intéresse, comparé à moi.
Et comme je ne fais que ça de mes journées, tous mes placards sont remplis de bouquins... En fait je crois qu'il y a que moi qui puisse m'y retrouver dans tout ce fourbis, j'aurais un peu peur de le perdre, si je le laissais se balader dans la pièce du fond - la plus grande, celle ou il y a la "bibliothèque" proprement dite.

Je finis par retourner au salon et m'asseoir dans un des fauteuils, laissant à Demyx le temps d'en faire pareil, repliant mes jambes en tailleur.
Un long silence plane.
Rah.
Faut trouver quelque chose à dire. Je sais que moi j'aurais rien à raconter - enfin si, je pourrais bien lui dire un tas de truc genre sur le dernier bouquin que je suis en train de lire, le truc de psychologie, mais je doute que ça l'intéresse - donc regardons avec lui.
Même si j'ai un peu peur de ne pas savoir arrêter le débit de paroles ensuite.
Bon aller.
Tant pis. J'me jette à l'eau.

- Uhm... Sinon... tu joue comme ça, de la sitar, ou tu en vis ?

Je me tens légèrement, attendant le flot de parole qui va arriver.

Mes lèvres s'étendent en un large sourire.

"Nooon j'en joue juste pour m'amuser ou alors avec des amis, mais y'a pas beaucoup de groupes qui veulent ce genre d'instrument alors du coup la plupart du temps je joue de la guitare en plus tu vois, mais là le problème c'est que ma guitare un type me l'a cassé... un vrai malade ce gars j'étais juste en train de jouer dans le couloir de chez moi - parce que ma mère m'avais encore mis dehors tu vois - et lui il a commencé à gueuler alors je lui ai dit 'mais c'est quoi ton problème?' et lui il me fait 'c'est toi ! Il est trois heures du mat tu m'éteins ce truc tout de suite!' alors je lui ai dit qu'il avait qu'à mettre des boules quies mais il a rien voulu entendre et il m'a carrément pris ma guitare et l'a lancée du troisième étage ! tu t'en rends compte ?"

Je me stoppe soudain et le regarde un instant, puis je baisse les yeux.

"Tu... n'en a rien à faire pas vrai?" Je demande en prenant un air désolé. "Pardon j'ai parfois tendance à parler un peu trop."

...Bon d'accord, pas seulement parfois. Je peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi.

Je retient une petite grimace lorsque je l'entends débiter le flot de paroles que j'attendais, mais je l'écoute quand même.
Après tout, il a eut la gentillesse de me poser des questions sur ma passion et d'écouter les réponses, il est tout à fait normal que j'en fasse autant.
Lorsqu'il se stoppe, c'est limite si je soupire pas d'agacement. Pourquoi il continue pas enfin ? J'ai envie de savoir ce qui s'est passé ensuite ! (Ben oui, je me demande bien comment il a pu réagir à cette perte tragique de guitare... )

- Non non, tu ne parle pas trop... après tout, c'est moi qui t'ai posé la question non ? Alors... il s'est passé quoi ensuite ?

Je m'installe un peu plus confortablement dans mon fauteuil. Après tout, ce n'est pas si désagréable de l'entendre parler de lui. Il a une jolie voix d'ailleurs, ça ne m'étonnerait pas qu'il soit chanteur.
Tandis qu'il continue de parler, je me met en tailleurs et me penche légèrement pour mieux l'écouter.

Je souris, rassuré.

"Ok tan mieux ! Bon alors, je suis allé chercher ma guitare en bas bien sûr mais elle était toute défoncée j'te raconte pas. Oui parce que juste après il a fallu qu'un camion traverse la rue - au beau milieu de la nuit vraiment ! - et alors... enfin tu imagines dans quel état elle était quoi. Après ça j'ai essayé de m'en racheter une, seulement je suis un peu à sec en ce moment, et ma mère a rien voulu m'avancer. J'ai aussi demandé à des amis mais évidement ils ont pas voulu. Alors du coup ben maintenant j'ai plus que mon sitar, mais bon c'est pas si terrible."

Je cherche une position un peu plus confortable et observe un peu Zexion, tout en réfléchissant à autre chose à dire. Il a l'air intéressé par mon histoire, c'est plutôt rare.

"Enfin voilà, du coup je joue dans aucun groupe en ce moment. Tu sais, à cause du sitar. Mais c'est pas grave, j'ai plus de temps comme ça. Même si du coup je m'ennuie un peu. Ca fait quoi... deux semaines je crois? Et maintenant je me suis fait virer de chez moi... Mais j'ai pas envie de trouver un travail, moi ! J'veux vivre de ma musique, voilà. De toute façon j'aime rien d'autre, et j'ai arrêté mes études alors c'est trop tard. T'en penses quoi, toi ? Tout le monde me dit que j'ai aucune chance et que je vais finir à la rue. Ce qui a failli arriver, purée heureusement que t'étais là, mon gars !"

Je souris encore, commence à me balancer un peu sur mon fauteuil.

"Au fait, j'aime bien ton appart. Il est un peu vide mais c'est cool. Eh dis tu veux pas me faire visiter les autres pièces? Steuplait !"

Argh, la guitare défoncée par un camion ? Il a la poisse c'est pas possible o_o surtout que les camions normalement ça conduit pas de nuit... Hé bé.
Pauvre mec' tient. En même temps je comprends un peu, moi si un gars faisait de la guitare à trois heures du matin devant ma porte, je sortirais et la piétinerait, cette dite guitare... quoi que si c'est quand je suis en période de travail nocturne, je ne serais pas la mais bon.

Ouais, je me dis que c'est un pue compréhensible, après tout ce tapage, que sa mère l'aie foutu dehors comme ça... j'espère qu'il sera sage ici au moins, parce que sinon, je risque bien de lui faire subir le même sort...

- Te faire visiter ? je relève, hésitant. Euh... c'est que c'est un peu le bordel je te préviens, y a des livres qui trainent partout...

De toute évidence vu son regard, ce n'est pas ça qui risque de l'arrêter... autant le satisfaire maintenant, comme ça, ça sera fait. Je me relève donc, bien vite imité par le blondinet, et me dirige vers le couloir, imitant en même temps une voix de guide du mieux que je peux - donc pas bien, évidemment.

- Tu as déjà vu la porte sur ta gauche avant, c'était la cuisine, nous allons donc emprunter le couloir... Me perds pas de vue hein. J'voudrais pas que tu t'égare au milieu des piles de livres.

M'égarer? Il exagère un peu, là, non? Par précaution je me rapproche quand même un peu de lui et le suis dans le couloir. Il me montre où se trouve la salle de bain - elle est propre, contrairement à chez moi, et en plus il y a une baignoire.

La porte suivante, les toilettes, mais on ne s'attarde pas tellement dessus.

Puis je vois une porte tout au fond. Mais Zexion a l'air un peu hésitant à m'y conduire. J'ai un peu peur tout à coup. Je me rapproche encore un peu et il pousse la porte.

...
Et ben non. Il n'exagérait vraiment pas.

"Woééé c'est quoi cette pièce ?!" Je m'écrie en voyant la tonne (et pour une fois je n'exagère pas) de livres qui traine un peu partout, sur des étagères, posés sur des tables de chevet, ou tout simplement par terre sur la moquette, formant des piles qui vont presque jusqu'au plafond.

J'oublie son avertissement de ne pas m'éloigner et file découvrir la pièce, traversant des rangées de livres.

"Comment tu fais pour en avoir autant?! Me dis pas que tu les as tous lus? C'est dingue! Eh mais comment tu fais si tu veux en lire un qui est tout en bas d'une pile?"

Pas de réponse. Je me retourne, et soudain suis parcouru d'un frisson. Je ne vois personne derrière moi, à vrai dire je ne vois même plus la sortie.

"Euh... Zexion?" Je demande timidement. "Zexion!!"

Il ne répond toujours pas... Est-ce que je suis censé m'inquiéter maintenant? J'essaie de revenir sur mes pas, enjambe quelques piles de livres...

Oh mon Dieu. Je suis perdu. O__O

Argh. Nous voilà arrivés à... cette pièce. La bibliothèque.
Ne pensez pas qu'elle n'est pas rangée, parce que c'est pourtant le cas. Elle est rangée à ma façon, les piles ne sont pas faites par hasard, mais bon.
Ah ben il y va sans moi. Je le laisse passer le premier. Il s'arrête d'abord au seuil, impressionné visiblement par ma collection - c'est rien à côté d'une véritable bibliothèque mais bon.

- Euh... ben je les ai acheté. Et je les ai lu aussi. Je vais pas les acheter pour autre chose après tout.

Mon ton est sarcastique. Mais je le vois qui s'élance tout à coup. Je tente de le rattraper mais trop tard. Il m'a devancé et vient de disparaitre entre deux étagères. Je soupire.
Il ne faut pas plus de cinq minutes pour qu'il se rende compte, évidemment, qu'il s'est perdu.

Je l'entends finalement appeler mon nom, par deux fois. Comment je vais faire ? Je connais cette bibliothèque par coeur, mais s'il ne sait pas ou il est... arf.
Bon, pas le choix.

- Demyx ? Je crie à mon tour. Dis moi le titre du premier livre que tu aperçois sur l'étagère en face de toi, s'il te plait !

Je pousse un soupir de soulagement à l'entente de la voix de Zexion. Il me demande le titre d'un livre... Pourquoi? Enfin, peu importe. Autant lui répondre. Je me penche devant une pile et tourne ma tête sur le côté pour voir le dos d'un livre.

"Euh... 'Quand j'avais cinq ans, je m'ait tué' ?" Je lis à voix haute. "...C'est quoi ce livre?" Je me rajoute ensuite pour moi-même.

Il y a une faute de grammaire là... C'est bizarre, c'est fait exprès? Faut que je vois ça de plus près. Je saisis délicatement par les bords et le tire doucement tout en posant une main sur les livres au dessus pour qu'ils ne tombent pas.

Je n'aurai jamais dû.

Relevant la tête je vois les piles de livres trembler, vaciller. Je n'ai pas le temps de réagir.

"AAAAAAAAAAAAAAAH !!!"

Trop tard pour fuir, en un instant je me retrouve enseveli.
Et incapable de m'en sortir.

"Au secours Zexion je me suis fait enterreeeeeeeeer !!!" Je hurle en me débâtant pour m'échapper.

"A cinq ans je m'ait tué ?" ah. Donc il est dans la partie de gauche, tout au fond vers la fenêtre à mon avis. La dernière fois que je l'ai rangé en tout cas, il était par là-bas.
Je me précipite donc vers cette extrémité de la bibliothèque, mais me stoppe à mis chemin en entendant un bruit de fracas épouvantable suivit par un cri de mon invité.

...
Il a pas essayé tout de même... ?

Je me précipite, et arrivant enfin devant l'endroit ou est sensé se trouver le dit livre et donc le blondinet, je ne trouve qu'une masse enterrée sous une ou deux tonnes de bouquins.
Oh l'idiot.
Je me penche au dessus de lui et vire un peu les livres qui lui sont tombés dessus, pour observer sa figure grimaçante.

- Laisse moi deviner... tu as essayé de tirer un livre de la bibliothèque ? J'ai du oublier de te prévenir qu'ils sont relativement instables et donc qu'il faut vraiment être très doux pour les sortir des étagères... maintenant t'es au courant.

Suivit de ce trait, je le déterre de sous tous mes livres, les posants avec le soin d'un horloger suisse sur le côté pour ne pas les abîmer, et l'aide à se relever, avant de lui lancer d'un ton joyeux.

- Bon, eh bien tu vas m'aider à les remettre en place maintenant !

Comment ça, 'sadique' ?

J'y crois pas! A cause de lui je manque de mourir étouffé et il veut en plus que je l'aide à ranger? Il peut pas les mettre dans des étagères, ses livres, comme tout le monde?

Je pousse un soupir, mais ne fais pas d'histoire - pas envie de me faire virer non plus, faut pas oublier que je risque de me retrouver à la rue.

Je commence à rassembler les livres autour de moi et commence à les empiler. Zexion m'imite, et par moments regarde dans ma direction - surement pour voir si je ne fais pas n'importe quoi, j'imagine...

"Mais, euh... Comment t'arrives à tous les lire? J'veux dire, y'en a tellement... Faudrait des années pour lire tout ça, ou alors tu dors pas? Je connaissais un type une fois qui dormait pratiquement jamais, un insomni... truc. Ouais et donc ce type était souvent fatigué mais il pouvait pas dormir, moi franchement je le plains, j'espère que t'es pas comme lui parce qu'il était tout le temps énervé - comme il dormait pas, tu vois?"

Je réalise soudain que je suis en train d'empiler mes livres dans le mauvais sens et arrête de parler cinq secondes pour les remettre bien, espérant que Zexion n'a rien vu.

Je ricane silencieusement devant son air indigné. Il avait qu'a pas tirer ce livre de cette pile s'il voulait pas se faire enterrer... j'ai pas encore eut le temps de tout ranger, alors je fais comme je peux en attendant...

Je ramasse des livres que j'empile, veillant à le faire correcement pour que la pile ne soit pas ensuite déséquilibrée, vite imité par Demyx. Celui-ci finit par me poser quelques questions, auxquelles je réponds sans cesser d'empiler les ouvrages.

- J'ai la faculté de lire très vite mes livres, il y en a qui me prennent un peu plus de temps, mais si je les aimes vraiment et qu'on ne me dérange pas, je suis capable d'en finir certains en moins de trois heures. Mais je te rassure, je ne suis pas insomniaque. D'ailleurs tu m'as vu dormir avant, non ?

Je souris en voyant qu'il s'est trompé dans le sens des livres, et retouurne aux miens. Finalement, je vais chercher sa pile et me met sur la pointe des pieds - en priant pour qu'il ne le remarque pas, j'ai horreur qu'on me fasse des remarques sur ma taille - pour a poser sur ma propre pile. Je me tourne ensuite vers lui - me retenant de grimacer en voyant son petit sourire.

- Bon... tu viens ? Ou tu veux de nouveau te perdre et te faire enterrer sous des livres ?

...Ah oui. C'est vrai qu'il était en train de dormir. Je dois passer pour un crétin maintenant... mince.

Tan pis.

Je ne peux pas m'empêcher de sourire en le voyant peiner à poser ma pile par dessus l'autre. Mais du coup je me demande... comment il fait, lui, pour choper un livre tout en haut?

...C'est impossible.
J'aimerai lui poser la question, mais j'ai peur qu'il le prenne mal. Déjà qu'il m'a lancé un regard pas super joyeux en me voyant sourire...

Soudain il me sort de mes pensées en m'appelant.

"Euh, oui oui, j'arrive !"

Je me redresse d'un bond et accourt vers lui, puis je le suis sans le lâcher d'une semelle. J'ai pas envie de me perdre à nouveau! Finalement on sort de la bibliothèque (je pense qu'on peut appeler ça comme ça, je ne vois pas vraiment quelle autre utilité pourrait avoir cette pièce...) sans encombre et je referme soigneusement la porte derrière moi.

Je suis ensuite Zexion dans le salon où nous restons debout cette fois.

"Tu travailles aussi ce soir?" Je demande, histoire de ne pas rester dans le silence à nouveau.

Je regarde ma montre, et tente de me souvenir quel jour on est.
Vendredi. Etant donné que je ne travaille que la semaine, et que c'est ma dernière semaine de nocturne - j'enchaine en fait. Je fais à chaque fois deux semaines nocturnes, deux semaines diurnes, pour l'instant tout du moins.

- Ouaip. Je dois partir à huit heure, d'ailleurs, donc on a encore le temps, il n'est que 17h30...

Je m'assied dans le canapé cette fois, vite rejoins par le blondinet, ce qui me permet encore une fois de constaté, exaspéré, ma petitesse en taille. Ce mec est - selon le rapport - de trois ans mon cadet et il fait au moins dix centimètres de plus que moi. Je ne veux pas l'avouer, mais ça m'énerve.

Le silence dure un petit moment, puis je finis par me gratter la tête, tentant de trouver quelque chose à dire.
Bon aller. Une petite idée.
Minuscule...

- ... Tu sais jouer au cartes ?

Lamentable. Je sais.
Pas besoin de me le redire, j'ai déjà assez honte comme ça.
Mais on fait avec ce qu'on a sous la main, hein.